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La direction de la PJJ formule des critiques à l'encontre du dispositif d'activités de jour et d'insertion

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Un récent rapport de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) rend compte du dispositif national d'activités de jour et d'insertion, dont les résultats sont toutefois, selon ses propres termes, à considérer avec prudence dans la mesure où l'étude n'a porté que sur une petite dizaine de départements.

Un contenu et des bénéficiaires très diversifiés

Selon la définition du groupe d'appui national aux activités de jour et d'insertion, ces mesures ont pour objectif l'accueil des jeunes dans la journée en privilégiant la mise en oeuvre d'actions concrètes visant à leur développement personnel, leur intégration sociale ou leur insertion professionnelle. D'après le rapport, la majorité des activités sont mises en oeuvre par le secteur public de la PJJ et, quand elles le sont par le secteur associatif habilité ou conventionné, elles concernent plus souvent la professionnalisation ou la socialisation que la scolarisation.

Selon le rapport, les activités sont « largement ouvertes à un public extérieur au secteur public de la PJJ ». Au 30 mars 2006, sur environ 5 000 jeunes recensés par les directions départementales, 3 150 relèvent de ce secteur (soit 63 %). Parmi eux, plus de 60 % sont âgés de 16 à 18 ans, les garçons représentant environ 80 % de l'effectif du secteur public.

En ce qui concerne les jeunes ne relevant d'aucune mesure judiciaire (1), c'est encore la tranche d'âge des 16-18 ans qui est la plus représentée (40 %), suivie par les plus de 18 ans (35 %) et les mineurs de moins de 16 ans (25 %).

Des moyens d'intervention insuffisants et un manque de lisibilité

Au-delà, le document relève que la taille des structures est « souvent inadaptée ». Par exemple, près de la moitié des unités éducatives des activités de jour (UEAJ) ont moins de quatre personnels. Aussi le rapport préconise-t-il de définir des normes relatives à ces structures, telles que la détermination d'un seuil minimal en dessous duquel il ne peut y avoir de prise en charge ¯ « au moins quatre équivalents temps plein », selon lui. En outre, la direction de la PJJ critique le manque de lisibilité quant au contenu et au volume horaire des activités de jour et d'insertion. Elle estime que « les questions des horaires d'ouverture, de la continuité du service et du temps de contact méritent d'être ré-abordées dans le cadre d'une réflexion sur le statut des personnels intervenant dans le champ de l'insertion » (enrichissement du contenu de la formation initiale, possibilité pour les éducateurs stagiaires d'effectuer des stages au sein des centres d'action éducative et d'insertion ou des UEAJ...). Et qu'il convient de mieux encadrer les activités et les moyens matériels des services du secteur public.

Le document pointe aussi une gestion des ressources humaines « inadaptée aux besoins », complexifiée par la disparité des statuts des intervenants et la diversité des spécialités, traduisant une « absence de politique de recrutement en adéquation avec les besoins ». Il faut donc « repenser la formation », martèle l'administration (2). En effet, poursuit-elle, « une formation minimale est à tout le moins indispensable en ce qui concerne un «outillage» tant sur le plan pédagogique que méthodologique, notamment dans le champ des évaluations (recensement et analyse des besoins, élaboration des bilans...) ».

Par ailleurs, le rapport regrette que l'offre en matière d'insertion soit davantage « une somme de toutes les actions mises en oeuvre par la PJJ au plan départemental que le résultat d'une organisation pilotée par la direction départementale ou régionale ». Or il est certain qu'elle sera amenée à prendre une part plus importante dans ce domaine avec la déconcentration accrue de la gestion des moyens. Aussi suggère-t-il, comme l'avait déjà fait le groupe d'appui national, « l'inscription d'une politique d'insertion dans le projet stratégique régional de la PJJ, [qui] devrait aussi conditionner la mise en oeuvre du dispositif d'insertion ». Autre cause de l'absence de lisibilité et de portage des activités d'insertion au niveau régional, « la faiblesse voire l'absence d'échanges et de collaborations avec les acteurs de l'insertion sociale et professionnelle de droit commun ».

Malgré toutes ces difficultés, les professionnels interrogés estiment que ces activités ont un effet positif sur les jeunes et la conduite de la mesure judiciaire. Toutefois, les objectifs d'accès à l'emploi et de réduction de la délinquance « ne semblent pas trouver d'écho au sein des établissements et services ».

Notes

(1) Environ la moitié de cet effectif est constituée de jeunes relevant d'un suivi par les missions locales (45 %), des services de l'Education nationale (31 %), du conseil général (22 %) et des services pénitentiaires (3 %).

(2) 84 % des personnels indiquent ne pas avoir bénéficié d'une formation d'adaptation à l'emploi.

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