Recevoir la newsletter

« Participer à l'élaboration d'une pensée sur le travail social »

Article réservé aux abonnés

250 personnes étaient attendues aux « Entretiens de Marseille » organisés du 8 au 10 mars par l'Afore et Pratiques sociales - avec la participation des ASH. L'occasion de valoriser les pratiques et de leur redonner sens dans un contexte pour le moins incertain, défend Jean-Michel Courtois, directeur de l'Afore (1).
Quelle est l'origine de ces « entretiens » ?

Ils sont nés à Saint-Etienne en 1993 à l'initiative du service de formation Afore de la Sauvegarde de l'enfance de la Loire. L'idée était, à travers ces rencontres - appelées à l'époque « Les Entretiens de Saint-Etienne » - de permettre aux travailleurs sociaux de venir témoigner de leur pratique et de confronter leur expérience avec celle d'autres collègues. Dès l'origine, cette manifestation se distinguait par son originalité : c'étaient, et ce sont toujours les professionnels qui proposent d'intervenir à partir d'un texte qu'ils écrivent sur l'un des thèmes que nous avons retenus (2).

Comment la formule a-t-elle évolué ?

Jusqu'en 1996, nous avons organisé cette manifestation chaque année à Saint-Etienne, puis tous les deux ans jusqu'en 2000, avant de l'interrompre pour des raisons financières. En 2005, après la transformation du service de formation Afore en société coopérative de production, nous avons relancé le concept avec l'association Pratiques sociales, en défendant l'idée que les « entretiens » circulent un peu partout en France. C'est ainsi que nous en sommes à la huitième édition, qui se déroule cette année à Marseille et, pour la première fois, associe des partenaires locaux - l'Institut méditerranéen de formation et recherche en travail social, le conseil régional Provence-Alpes-Côte-d'Azur - et les « Actualités sociales hebdomadaires ».

Quel est l'objectif ?

Tout d'abord sortir des cloisonnements existant dans le champ social : de nombreux congrès et journées d'étude sont organisés par des fédérations ou associations professionnelles souvent représentatives d'un champ d'intervention particulier, à l'image d'ailleurs de la segmentation des interventions sociales. Les « entretiens » - qui ne sont pas une organisation - se veulent transversaux en réunissant des praticiens venant du secteur public ou associatif et exerçant dans des secteurs aussi différents que la protection de l'enfance, la famille, le handicap, l'insertion ou la formation. Car le partenariat s'impose à une époque où les logiques institutionnelles prennent le pas sur la question du sens. Le deuxième objectif est de valoriser les pratiques et de les faire évoluer par le débat avec d'autres praticiens. Il s'agit enfin de faire remonter les préoccupations et les questionnements des acteurs face aux mutations du travail social, mais aussi leurs tentatives de réponses à travers leurs expérimentations et leurs recherches, et de les replacer dans les enjeux de la société contemporaine.

Les professionnels ont la réputation d'avoir un rapport difficile à l'écrit. N'est-ce pas compliqué de les solliciter ?

Oui, au sens où effectivement les travailleurs sociaux se situent davantage dans l'oralité. Et non, car il y a toujours quelques « spécialistes » de l'écriture que l'on retrouve immanquablement. Mais les choses évoluent puisque nous recevons de plus en plus de textes d'auteurs « non connus ». Cette année, 45 propositions d'intervention nous sont parvenues : elles émanent de professionnels de terrain en majorité (assistants sociaux, éducateurs spécialisés), mais aussi de psychologues, de formateurs, de directeurs. Nous en avons retenu 40. Il y a donc peu de recalés. Certes, nous sommes peu sélectifs car nous estimons que ces entretiens doivent être accessibles à tout professionnel qui veut parler de sa pratique, même s'il ne l'expose pas très bien. Néanmoins, la qualité des écrits, dont certains sont de très bonne facture, s'améliore d'année en année. Même si l'on peut regretter une certaine difficulté des praticiens à sortir du « technique » pour s'inscrire dans le débat de société.

Quels sont vos projets ?

Mon souhait est que ces « entretiens » puissent se poursuivre au rythme d'une rencontre tous les deux ans. Les prochains pourraient se tenir dans la région nantaise. Ils sont une occasion majeure de prendre acte des transformations en profondeur de l'action sociale et de participer à l'élaboration d'une pensée transversale sur le travail social. Une voie indispensable pour la nécessaire refondation des pratiques.

Notes

(1) Afore : 2, rue Lodi - 42000 Saint-Etienne - Tél. 04 77 59 36 50.

(2) Au nombre de neuf cette année : travail éducatif/soin, rapport travailleurs sociaux/élus, protection de l'enfance, formation, exclusion, travail de rue, handicap, parentalité, travail social/médias.

Questions à

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur