Décidément, la réforme du dispositif régissant l'aide apportée à l'emploi de personnes lourdement handicapées en milieu ordinaire pose problème. Après les alertes répétées d'Andicat (1), ce sont cette fois cinq organisations nationales qui saisissent ensemble Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, dans un courrier daté du 2 mars. Elles s'inquiètent des reculs constatés à l'occasion de l'examen des dossiers par les directions départementales de l'emploi et de la formation professionnelle par rapport aux anciens abattements de salaires.
Les présidents de l'APF, de l'APAJH, de l'Unapei, des PEP (Pupilles de l'enseignement public) et d'Andicat suggèrent de se saisir de la notion de « présomption de lourdeur du handicap » introduite par la circulaire du 22 février 2006 (2) et demandent qu'elle soit automatiquement retenue pour les personnes orientées en ESAT (établissement ou service d'aide par le travail). Leur embauche hors de ce secteur serait alors assortie d'une aide à l'emploi maximale pour cinq ans renouvelable. « Cette mesure devrait aussi s'appliquer aux personnes déjà en situation de travail, issues d'ESAT et bénéficiant antérieurement des abattements de salaires maximum. »
En tout état de cause, cette disposition coûterait moins cher à l'Etat que la création des places rendues nécessaires si les travailleurs concernés devaient faire machine arrière vers les ESAT ou les entreprises adaptées, ajoutent les cinq signataires.