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L'UNML veut mettre les jeunes au coeur de la campagne présidentielle

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« La France ne comprend pas sa jeunesse et ne parvient pas à l'inclure. Notre pays ne parvient pas à créer pour elle des perspectives qui permettent de formuler des projets de vie, il ne sait plus s'adresser à elle. » C'est un constat en forme de plaidoyer que l'Union nationale des missions locales (UNML) (1), qui rassemble les présidents et administrateurs de ces structures, a présenté le 6 mars. Estimant que la question n'occupe pas la place qui doit lui revenir dans les débats actuels, elle a formulé cinq questions aux candidats à la présidentielle, leur demandant de se prononcer sur la prévention, l'accompagnement individualisé, ou encore la sécurisation des parcours.

Un accompagnement au long cours

Emploi, formation, mobilité, ressources, logement, santé... Les facteurs de précarisation des jeunes se cumulent en effet, comme l'atteste un diagnostic effectué par l'UNML à partir de l'observation du parcours de plus d'un million de jeunes accompagnés par les structures en 2006. Parmi eux, moins de la moitié étaient inscrits à l'ANPE et 11 % étaient indemnisés, à un faible niveau. Nombreux à être sans diplôme (44 %), ils ne sont que 20 % à avoir pu accéder à une formation en 2006, pour la plupart (71 %) dans le cadre d'un stage de formation professionnelle du conseil régional. « Il en résulte une insuffisance de qualification pour accéder à l'offre d'emplois disponible » et, du coup, un allongement des parcours : 60 % des jeunes étaient en 2006 accompagnés depuis plus de 12 mois.

Outre les difficultés de qualification, les jeunes sont souvent en situation de « survie financière ». Lors de leur premier accueil, 79 % étaient sans ressources et 60 % étaient toujours dans cette situation au 31 décembre 2006. « En cours d'accompagnement, les mesures disponibles ont permis de leur assurer, [à condition qu'ils manifestent la volonté de poursuivre leur parcours], quelques subsides. Les mesures en place dans ce domaine ont ainsi permis en moyenne d'accorder 369 par jeune en 2006 », tempère néanmoins l'UNML.

Quand les publics accueillis accèdent à un emploi, c'est plus souvent (69 %) par le biais de missions d'intérim ou de contrats de courte durée. Si ce trajet peut représenter un passage obligé, souligne l'UNML, il n'empêche qu'il s'est aussi « imposé comme une voie normale pour faire face aux nécessités de flexibilité pour l'entreprise, mais aussi pour faire office de période d'essai ». Et lorsqu'ils sont en contrat à durée indéterminée (14 %), il s'agit, pour un tiers d'entre eux, de contrats à temps partiel. « Que veut dire pour un (souvent une) jeune l'accès à ce type de CDI, en développement dans le secteur de l'aide à la personne, qui impose un petit nombre d'heures, réparties dans la semaine et la journée, de telle manière qu'il est impossible de faire un deuxième travail ? », interroge l'UNML.

Un accès difficile aux contrats aidés

D'autres obstacles sont liés aux travers des dispositifs eux-mêmes : les jeunes accueillis par les missions locales accèdent difficilement aux contrats aidés, « mobilisés pour des publics moins en difficulté » : 14 % seulement des contrats d'accompagnement dans l'emploi mis en oeuvre en 2006 ont concerné ces jeunes, qui ont dans le même temps du mal à décrocher un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation, les employeurs hésitant à former des candidats de bas niveau de qualification. Non repérés dans les statistiques disponibles, ajoute l'UNML, les jeunes rencontrant des difficultés spécifiques du fait de leur résidence dans un quartier sensible demeurent nombreux.

Restent encore les difficultés de logement : 68 % des jeunes accompagnés habitent chez leurs parents et un tiers de ceux qui vivent en couple n'ont pas de logement autonome. N'ayant le plus souvent (60 %) pas le permis de conduire, ils sont, quand ils acceptent de vivre en zone rurale ou en périphérie, confrontés à des difficultés de mobilité pour trouver un travail. A tous ces freins à l'autonomie, note enfin l'UNML, s'ajoutent fréquemment des problèmes de santé, d'alimentation, d'addictions qui doivent être pris en compte. « La gravité et la conjonction des difficultés rencontrées par les jeunes éloignés de l'emploi rendent ainsi les parcours d'accompagnement plus longs et chaotiques », conclut l'Union nationale des missions locales des, qui pour autant rend hommage à « la détermination à se construire dont font preuve quotidiennement les jeunes ».

Notes

(1) UNML : 61, rue Pierre-Cazeneuve - 31200 Toulouse - Tél. 05 34 42 23 00.

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