Alors que les femmes comptent pour 51 % de la population, elles représentent 53 % de la population pauvre. De fait, la majorité des allocataires des minima sociaux sont des femmes. Au 30 juin 2004, elles représentaient 51,8 % des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, 51 % de ceux de l'allocation de solidarité spécifique, 61,6 % de ceux de l'allocation de solidarité aux personnes âgées et 98,5 % de ceux de l'allocation de parent isolé. Or, « actuellement, la prise en charge de l'exclusion n'a pas pris toute la mesure de la féminisation des populations exclues, et les réponses sociales classiques sont ainsi peu adaptées à la prise en charge de l'exclusion féminine », constate la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale dans son rapport d'activité sur la période d'octobre 2005 à février 2007 (1).
Au-delà du constat et de l'analyse des causes de la précarisation des femmes (travail à temps partiel, chef de famille monoparentale...), la délégation fait part de ses recommandations notamment pour pallier les difficultés des travailleuses pauvres. Il convient ainsi, selon elle, de « mettre en place des lieux d'accueil adaptés aux femmes qui travaillent, avec notamment des durées de séjour plus longues que dans les centres d'hébergement ou de réinsertion classiques, éventuellement en contrepartie d'un loyer modeste ».
En outre, le rapport préconise de « renforcer la prise en charge psychologique et psychiatrique des femmes à la rue ». Plus généralement enfin, Marie-Jo Zimmermann, rapporteure pour la délégation, estime qu'il faut « améliorer les conditions de financement des associations qui n'ont pas toujours les moyens de développer un travail social approfondi ni de prendre en compte les caractéristiques propres à l'exclusion des femmes ».
(1) Rapport d'activité de la délégation aux droits des femmes (octobre 2005-février 2007) - Femmes et précarité - N° 3670 -Février 2007 - Disponible sur