En dépit de la controverse relancée par le fondateur des Enfants de Don Quichotte, le dispositif de résorption de la crise du canal Saint-Martin poursuit son long - trop lent pour certains - travail de relogement des sans-abri. Sur 280 « campeurs » initialement recensés, la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) (1), qui coordonne la mission, comptabilisait au 27 février 54 dossiers de relogement et 47 dossiers d'hébergement engagés, 94 personnes en attente de solution, 42 étrangers sans papiers hébergés à l'hôtel dans l'attente de l'examen de leur demande de régularisation et 41 personnes perdues de vue. En renforcement du dispositif, l'association Le coeur des haltes a installé cinq travailleurs sociaux dans un « bureau mobile » sur le quai du canal. 80 sans-abri, dont la moitié provenant du campement, avaient rejoint le Fort de Nogent à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), qui comprend 100 places d'hébergement proposées depuis le 22 février par le ministère de la Défense. A Lyon, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Orléans et Tours, tous les campements ont été levés, indique par ailleurs la FNARS.
Reste que pour l'organisation et ses associations adhérentes engagées dans le processus (2), ce chantier ne peut être que le prélude à une redéfinition « des fondements d'une politique d'accueil et d'insertion cohérente et inscrite dans la durée ». Pour atteindre cet objectif, demande la FNARS, il est urgent de commencer par mettre rapidement en oeuvre les principes de « non-remise à la rue » des personnes hébergées et d'accueil d'urgence permanent, qui figurent dans le plan d'action renforcé présenté par le gouvernement le 8 janvier dernier (3). Sur ce point, une phase d'évaluation des moyens nécessaires devrait démarrer en mars entre les services de l'Etat et les associations, qui devront forcément aménager leur organisation, au-delà des seuls horaires. Un tableau de bord permettant de diagnostiquer sur chaque territoire l'état des besoins et de l'existant est par ailleurs en cours d'élaboration par le comité de suivi du plan d'action. Au-delà de la mise en oeuvre de ces premières mesures, la FNARS prévoit d'organiser cet été la « conférence de consensus » qu'elle a obtenue du gouvernement sur la mise à plat du système d'urgence et d'insertion.
(1) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.
(2) Parmi lesquelles, outre Le coeur des haltes, l'Armée du Salut, Aurore, le Centre d'action sociale protestant, Emmaüs et le Secours catholique.