Même pour les personnes qui ont atteint le cap respectable des 86 ans, des inégalités dans l'espérance de vie subsistent selon le diplôme et la catégorie sociale. A cet âge, selon que l'on a, ou pas, le baccalauréat, la différence est de huit mois pour les hommes, de un an pour les femmes, soit 20 % d'espérance de vie en plus pour les plus diplômés. Il faut atteindre 94 ans pour que l'écart disparaisse... Même constat pour les anciens ouvriers ou employés, qui ont, à 85 ans, un risque annuel de décès supérieur de 6 % à celui des anciens artisans et commerçants et de 11 % à celui des anciens cadres ou professions libérales. C'est ce qui ressort d'une étude de l'INSEE menée sur les conditions de mortalité des années 2000-2002 (1).
Toutes choses égales par ailleurs, le risque annuel de décès est aussi supérieur pour les veufs et veuves que pour les personnes mariées ou célibataires, cette différence s'estompant aussi progressivement avec l'âge. Enfin, et cette fois à toutes les strates de la vieillesse, le risque mortel est plus élevé pour les personnes vivant en collectivité que pour celles vivant dans un logement ordinaire, surtout pour les femmes. L'explication réside sans doute dans le fait que ce sont précisément les problèmes de santé et de perte d'autonomie qui conduisent à quitter le logement personnel ou familial pour entrer dans une structure d'hébergement collectif.
(1) « Mortalité aux grands âges : encore des écarts selon le diplôme et la catégorie sociale » - INSEE Première n° 1122 - Disponible sur