« Améliorer la qualité de vie des personnes âgées, en prévenant les risques d'isolement et de rupture des liens sociaux », tel est l'objectif du plan national « Bien vieillir » 2007-2009 présenté le 24 janvier par le ministre délégué aux personnes âgées. Un programme auquel il a souhaité donner une nouvelle impulsion, en lui consacrant 168 millions d'euros.
Au-delà du financement de projets locaux, Philippe Bas souhaite développer des mesures nationales, dont la finalité est de « favoriser dans un même mouvement la prévention médicale et le bien-être social ». Ainsi, le plan prévoit notamment l'instauration, en 2008, d'une consultation médicale des assurés au moment de leur départ à la retraite afin d'évoquer avec eux les facteurs de risque, mais aussi de « donner l'occasion d'une information sur les comportements favorables à un vieillissement réussi et, si la personne le souhaite, d'un temps de parole pour faire le point sur les événements de sa vie ». En outre, en matière de santé bucco-dentaire, le ministre prévoit d'expérimenter dès cette année une consultation gratuite de prévention à 60 ans.
Autre volet : « promouvoir la solidarité entre les générations ». Philippe Bas entend développer, sur toute la période du plan, les expériences d'habitat intergénérationnel sur le mode « Un toit, deux générations » (1) : une offre de logement par une personne âgée en contrepartie d'une aide bénévole de l'occupant du logement et de relations amicales et de solidarité.
Prochainement aussi, il présentera le « passeport pour une retraite active », dont l'idée avait été soumise lors de la conférence de la famille 2006 (2). « Gage d'une transition réussie de la vie professionnelle à la vie de jeune retraité », ce livret, qui sera diffusé, à compter de début février, grâce au réseau de la caisse nationale d'assurance vieillesse, comportera en particulier des informations générales sur les services à la personne.
Enfin, le plan prévoit de développer la recherche afin de mieux connaître les interactions entre vieillesse et précarité. En effet, parmi les nouveaux visages de la pauvreté figurent les personnes sans domicile fixe vieillissantes, les immigrés âgés ou les femmes n'ayant souvent pas acquis assez de droits pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
En outre, il confirme et précise des expérimentations décidées lors du comité interministériel de lutte contre l'exclusion (CILE) de mai 2006 concernant les personnes sans domicile fixe vieillissantes et les migrants âgés (3). Pour les premières, il a été ainsi décidé de créer 100 places en maisons-relais. D'ici peu, indique le plan, la direction générale de l'action sociale mettra en place un comité de rédaction du cahier des charges relatif aux règles de fonctionnement et à l'organisation de ce dispositif ciblé. En termes de financement, l'administration prendra en charge les dépenses de fonctionnement à hauteur de 16 € par jour et par place. Concernant les migrants âgés et isolés, il s'agit d'améliorer les réponses apportées à leur hébergement pour l'adaptation du bâti. L'objectif étant de permettre leur intégration dans les dispositifs de droit commun pour les personnes âgées. Dans ce cadre, des expérimentations seront lancées en 2009 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), Colombes (Hauts-de-Seine) et Marseille à l'occasion de la transformation de foyers de travailleurs migrants en établissements pour personnes âgées dépendantes, dont une partie sera réservée à l'accueil des migrants âgés.