Les négociations sur la refonte des classifications de la convention collective nationale du 15 mars 1966 vont-elles aboutir un jour ? Rien n'est moins sûr tant les divergences de vues semblent irréconciliables...
La dernière tentative en date pour renouer le fil du dialogue, lors de la commission paritaire nationale du 23 janvier dernier, a de nouveau échoué, chacune des parties campant sur ses positions. Depuis le début, les discussions achoppent sur un problème de fond : à la logique de « missions » défendue par les employeurs s'oppose la logique de « métiers » mise en avant par les syndicats de salariés. Ces derniers plaident pour des fiches de postes par catégorie. Tandis que côté employeurs, selon la Fegapei (Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d'établissements et services pour personnes handicapées mentales), « on part de l'usager, de ses besoins et, de là, on décline des services ». Ce qui fait craindre chez les organisations de salariés une dilution des métiers et, plus encore, une déqualification du secteur.
Après ce nouvel échec, la Fédération des employeurs - composée du SOP (Syndicat général des organismes privés sanitaires et sociaux à but non lucratif), de la Fegapei et du Snasea (Syndicat national au service des associations du secteur social et médico-social) - leur a adressé un communiqué commun. Jugeant qu'un compromis est définitivement impossible sur la base de l'orientation initialement prise, elle y fait part toutefois de sa volonté d'avancer sur la réforme, en chantier depuis quatre ans. Pour elle, les négociations sur les fiches « emplois » doivent être abandonnées et laisser place à des discussions sur la revalorisation des grilles de classification, l'objectif étant de rendre les métiers du secteur plus attractifs.
La balle est donc désormais dans le camp des syndicats de salariés, qui doivent déterminer dans les prochains jours quelle suite donner à ce communiqué.