Centrale pour les années à venir mais peu porteuse et même gênante par bien des aspects, la question du vieillissement pourrait très bien passer à la trappe pendant la campagne électorale. Pour éviter que le thème ne soit évoqué qu'en cas de fait divers dramatique, un groupe de professionnels, de personnalités et d'experts (1) s'est réuni, à l'initiative du site Agevillage, pour interpeller les candidats sur le sujet.
De leurs discussions est sorti un manifeste titré « Une société pour tous les âges » (2), qui a le mérite de la brièveté. Articulé en 12 points et sous forme interrogative, il ne laisse pas de doute sur le constat critique qui le sous-tend. Deux séries de questions portent ainsi sur la place laissée aux personnes âgées dans une société qui ramène l'utilité sociale à la seule activité rémunérée et sur les discriminations liées à l'âge, aggravées par les inégalités territoriales et le cloisonnement des politiques.
Les dernières interrogations abordent les inévitables problèmes de solidarité et de financement, et le moyen de prendre en compte le million de personnes âgées pauvres, d'éviter leur multiplication à l'occasion des futures réformes des retraites, d'assurer un véritable choix du lieu de vie, actuellement souvent contraint par le niveau de ressources, de rattraper le retard, la vétusté, le manque de moyens des établissements et de rendre attractifs les métiers de l'aide et du « prendre soin ». Autant de questions qui se ramassent dans la dernière : les besoins de financement sont incontestés, à combien les évaluez-vous et comment y pourvoyez-vous : nouveau risque de sécurité sociale ? CSG ? TVA sociale ? assurances individuelles ? autres ?
(1) Parmi les « signataires fondateurs » du manifeste figurent notamment les représentants d'Accordages, de l'Adehpa, de l'ADMR, du Cleirppa, de la FHF, de la Fnadepa, de France Alzheimer, d'UNA, de l'Uniopss et d'organisations de retraités.
(2) Le texte est publié sur