L'association s'était déjà indignée de l'arrêté qui avait, le 8 juin dernier, instauré à titre expérimental, pour une période de six mois en Haute-Normandie et en Bretagne, une centralisation dans les préfectures de région de l'examen des demandes de séjour des demandeurs d'asile. Six mois après, France terre d'asile (1) regrette que cette régionalisation ait été mise en place « malgré de nombreuses difficultés et incertitudes soulevées par les acteurs locaux institutionnels et associatifs ». Et déplore d'autant plus l'arrêté du 30 décembre qui prolonge cette expérimentation pour un an. Une extension à d'autres régions, notamment la Picardie et l'Aquitaine, serait, selon son directeur général, Pierre Henry, à l'ordre du jour.
Cette opération, explique-t-il, a entraîné une énorme déperdition entre le nombre des demandeurs se présentant aux plateformes associatives et les enregistrements effectifs dans les préfectures : « On peut donner comme exemples le département de l'Eure où, sur 154 primo-arrivants, seuls 83 ont été enregistrés par la préfecture et celui de la Seine-Maritime où, sur 100 primo-arrivants en provenance du Havre, seuls 55 ont été enregistrés. » Corollaire par ailleurs du manque de moyens supplémentaires attribués aux préfectures de région : le délai de la délivrance de l'autorisation provisoire de séjour est passé de 7 jours à 45 jours, selon l'association, ce qui retarde d'autant l'accès des demandeurs aux droits sociaux et au dispositif d'hébergement.
(1) France terre d'asile : 22/24, rue Marc-Seguin - 75018 Paris - Tél. 01 53 04 39 99.