« Une parole non communautariste mais ancrée dans les débats de société et qui se veut force de propositions. » A la veille des campagnes électorales présidentielle et législative, mais aussi pour saisir « la société civile et tous les citoyens », l'Association des paralysés de France (APF) (1) a rendu public, le 17 janvier, un volumineux manifeste. Son ambition : « une politique transversale et intégrée du handicap ».
Avec ses 70 propositions (2), le document balaie tous les domaines de la vie quotidienne, du logement à l'éducation, de la santé aux ressources, en les éclairant de témoignages d'adhérents. On retrouve ainsi, sans grande surprise venant de l'APF, une proposition sur la création d'une nouvelle « allocation d'insertion handicap » permettant d'accéder à un revenu au moins égal au SMIC brut, ou la demande d'une « démarche volontariste, responsable et concertée », pour rendre la France accessible « au plus tard en 2015 ».
L'association souhaite également que l'aide à la parentalité figure parmi les « actes essentiels » susceptibles d'être pris en charge au titre de la prestation de compensation. Elle demande que le nouveau risque social lié à la perte d'autonomie (sans plus de barrière d'âge) soit géré avec une garantie d'uniformité, d'égalité de traitement sur tout le territoire et d'universalité, les dépenses liées au handicap devant bénéficier d'un financement « intégral, juste et pérenne ».
S'agissant du respect des droits essentiels, l'association réclame une représentation accrue de la société civile au sein du Comité consultatif national d'éthique et n'oublie pas l'amélioration des conditions de détention des personnes handicapées et incarcérées.
L'APF insiste tout particulièrement sur « la nécessité d'une nouvelle gouvernance ». Elle propose la création d'une délégation interministérielle à l'autonomie, placée auprès du Premier ministre, dotée de moyens conséquents et d'une mission de coordination mais aussi de suivi des décisions et d'expérimentation. Elle souhaite également la création d'un office parlementaire dédié à la politique du handicap, qui serait notamment chargé d'une veille transversale sur l'ensemble des projets de loi afin de vérifier qu'ils intègrent bien le « réflexe handicap ». Dans le même ordre d'idée, l'APF encourage le développement de la recherche hors du seul domaine médical, pour l'étendre aux sciences sociales en général, et en particulier à l'évaluation de l'application des politiques et des dispositifs.
Reste, pour l'APF, à renforcer et à structurer la concertation avec les regroupements associatifs à tous les échelons de l'action publique, et à clarifier et sécuriser les relations contractuelles dans le domaine du financement public.
(1) APF : 17, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris - Tél. 01 40 78 69 00.
(2) Mises également en ligne sur le « blog participatif » de l'APF :