Au cours des trois dernières décennies, les inégalités ont diminué de façon ininterrompue, la pauvreté a connu une diminution substantielle avant de se stabiliser, et pourtant une majorité de Français nourrit une vision pessimiste de l'avenir. Dans son premier rapport annuel (1) remis le 8 janvier à Dominique de Villepin, le Centre d'analyse stratégique (CAS) (ex-commissariat au Plan) explique ce « décalage entre les réalités vécues et les réalités perçues » par, entre autres, l'apparition de nouvelles formes d'inégalités, la principale concernant le degré d'exposition aux risques sociaux, notamment sur le marché du travail. D'où son « portrait nuancé d'une société moins inégalitaire et moins marquée par la pauvreté, mais soumise en contrepartie à de nouvelles lignes de fracture ». En un mot, les inégalités « se transforment et se multiplient plus qu'elles ne s'aggravent statistiquement ».
Pour le CAS, au-delà des enjeux de financement, c'est le contenu même des politiques de solidarité qui est à revoir. L'instance s'est penchée en particulier sur le contenu et l'organisation des politiques familiales. Il évoque notamment l'idée de la création d'un service public de la petite enfance, sur laquelle le gouvernement lui a demandé de plancher (2) et passe en revue les progrès attendus de cette réforme. D'ici à la fin février, le CAS rendra public un document de travail ou une note de synthèse sur le sujet. D'ores et déjà, il précise que le contenu et le périmètre d'un tel service pourraient se dessiner à partir du système en place et des investissements qui le complètent. Plusieurs options sont envisageables, allant d'« une meilleure information des parents » à la création d'« un droit opposable des parents à une solution d'accueil pour leur enfant ». Reste que la concrétisation de cette dernière ambition « ne va pas de soi » pour le Centre d'analyse stratégique. Seule certitude : « qu'il s'agisse d'un droit à un nombre d'heures de garde ou d'un droit à une solution au terme d'un certain délai, le droit opposable ne peut pas se limiter à garantir un accueil en établissement collectif, très coûteux ». Il passe plus vraisemblablement par l'affirmation d'un « droit à un mode d'accueil quel qu'il soit, dont le contenu et le coût seraient modulables selon la situation des familles (durée de résidence, niveau de revenu et activité professionnelle) ». Droit qui devrait « être expérimenté localement avant d'être généralisé ».
« être étudiée de façon sérieuse » doter les jeunes adultes d'un patrimoine de départ(sur les réactions à cette proposition, voir ce numéro page 48)« assurer aux jeunes adultes, quelle que soit la situation de leur famille, de disposer d'un pécule de départ leur permettant d'envisager leur première période d'investissement universitaire et/ou professionnel avec une plus grande égalité des chances »« évidentes »trois pistes principales de réforme« qui représenteraient en année pleine un coût compris entre 1,5 et 2,5 milliards d'euros, soit environ 5 % du montant des dépenses annuelles des prestations familiales »« une dotation réservée aux jeunes élevés dans des familles pauvres »« pourrait être par exemple de 500 € pour les enfants vivant dans un ménage pauvre (revenu par unité de consommation inférieur à 60 % de la médiane des revenus), de 500 € égalementpour les enfants vivant en zone urbaine sensible (ZUS) et de 1 000 € pour les enfants placés à l'aide sociale à l'enfance. Un enfant vivant dans un ménage pauvre et résidant en ZUS se verrait doté de 1 000 € ».« plutôt que de cibler les bénéficiaires de la prestation, il peut être envisagé de verser le même montant à chaque enfant »« tous les jeunes de 18 ans ayant résidé suffisamment longtemps sur le territoire national de pécules allant, en fonction des solutions de financement adoptées, de 1 000 à 4 000 € ».« allocation universelle versée à partir de 18 ans »« couplée à un système de prêt contingent »affinés par le CAS dans le courant de l'année.
« intéressantes »« une année de formation gratuite pour les moins qualifiés »« Dans les dix ans qui suivent l'entrée sur le marché du travail, une année de formation complète devrait être offerte à tous ceux qui n'auraient pas atteint un certain niveau d'études ou de qualification »« une réforme en profondeur de notre système de formation continue »(3)« dans les prochaines semaines »« un engagement total en faveur des jeunes qui souhaitent acquérir une qualification ou un diplôme de bon niveau et qui ne disposent pas de ressources suffisantes »« Poursuivre la réforme des bourses est une piste »« la mise en place d'un système de prêts avantageux »« propositions expertisées d'ici le 15 février »
(1) La société française : entre convergences et nouveaux clivages - Disponible sur