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D'ici à 2015, l'aide à domicile offrira beaucoup d'emplois... difficiles à pourvoir

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Entre 2005 et 2015, la famille professionnelle où le volume d'emplois augmentera le plus fortement en chiffres absolus sera celle des assistants maternels et des aides à domicile (+ 211 000), loin devant celles des aides-soignants et des informaticiens (deuxièmes ex aequo à + 149 000). Au total, dans ces métiers d'aide à domicile et d'assistants maternels, en ajoutant les 172 000 remplacements de départs à la retraite, il y aura 383 000 postes à pourvoir pendant la décennie. Soit un taux de recrutement de 4,4 % par an (l'un des plus élevés, toutes professions confondues), qui devrait aboutir à un total de 959 000 postes en 2015.

Pour les professionnels de l'action sociale, les hypothèses sont de 156 000 recrutements (72 000 créations d'emplois et 84 000 remplacements), soit 2,7 % de postes à pourvoir par an, avec un total de 611 000 emplois en 2015.

Ces chiffres sont livrés par le Centre d'analyse stratégique et la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère de l'Emploi, dans un rapport rendu public le 3 janvier (1). Ils se placent dans un contexte global où les flux de sortie de fin de carrière, en forte augmentation, atteignent 600 000 départs par an, où la population d'âge actif devrait se stabiliser et où, selon l'hypothèse moyenne de croissance retenue, le nombre de postes à pourvoir serait de 750 000 chaque année. Cette situation « peut faciliter la baisse du chômage à court terme », indique le rapport, mais très inégalement. Si la population qualifiée pourrait connaître le plein emploi, il n'y aura pas de pénurie générale de main-d'oeuvre. « Rien ne garantit que les actifs les plus éloignés de l'emploi ou les territoires les plus frappés par le chômage verront leur situation s'améliorer. Des situations de chômage important pourraient ainsi coexister avec des difficultés de recrutement. »

Le rapport consacre un développement particulier aux emplois d'aide à domicile. « L'ensemble des métiers d'aide aux personnes fragiles risque de se heurter à des difficultés majeures de recrutement. » Leur « vivier traditionnel » - des femmes de 40 ans et plus sans diplôme et reprenant le travail après avoir élevé leurs enfants - va « largement diminuer », du fait de l'augmentation du niveau scolaire et de la tendance aux interruptions d'activité plus courtes. Les tensions risquent d'être d'autant plus vives qu'il y aura une forte « concurrence » avec des « métiers connexes », indique le rapport, qui place parmi ces derniers les employés de maison, les agents de services, les aides-soignants, les infirmiers et les professionnels de l'action sociale.

Dans cet ensemble, les postes en maison de retraite seront peu attirants. Mais ce sont surtout les métiers de l'aide à domicile, déjà confrontés à des « comportements de fuite », qui « risquent d'être les plus difficiles à pourvoir ». La faute à « leur manque d'attractivité » bien connu. « L'enjeu central » des années à venir sera donc de renverser la vapeur sur ce point. Le secteur suggère trois pistes de réflexion « complémentaires » : « Comment faire évoluer les représentations pour permettre aux hommes d'entrer sur ces métiers » ? Comment attirer et retenir des personnes plus diplômées et plus exigeantes sur la qualité de l'emploi ? Et cela, tout en continuant « à intégrer et à former, y compris sur le tas, des personnes éloignées de l'emploi » ?

Notes

(1) Les métiers en 2015 - Disponible sur www.strategie.gouv.fr.

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