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La moitié des chômeurs est rendue « invisible », proteste un collectif

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« L'opinion est de plus en plus sceptique face aux annonces répétées de la baisse du chômage. Elle n'a pas tort », juge le nouveau collectif « Autres chiffres du chômage » (ACDC), créé à l'initiative du Réseau d'alerte sur les inégalités (1) et rassemblant des associations (AC !, MNCP) et des syndicats (Syndicat national unifié de l'ANPE, SUD-ANPE et CGT-INSEE).

Pour lui, en effet, plus de la moitié des demandeurs d'emploi sont exclus du chiffre officiel du chômage, du moins de celui qui est mis en avant par le gouvernement et par les médias, soit 2 172 000 personnes à la fin septembre (2). Celui-ci ne retient que les demandeurs d'emploi classés en catégorie 1 (à la recherche d'un CDI et immédiatement disponibles). Or l'ANPE elle-même dénombre d'autres catégories : celles des personnes en activité réduite (452 000, toujours fin septembre), les demandeurs à la recherche d'un temps partiel ou d'un emploi temporaire (871 000), les seniors dispensés de recherche d'emploi (412 000), les demandeurs non immédiatement disponibles (321 000). En y ajoutant le nombre estimé des demandeurs des départements d'outre-mer (220 000), qui n'apparaissent jamais dans les chiffres officiels, il comptabilise 2 276 000 « chômeurs invisibles », soit un total de 4 450 000 personnes en recherche d'emploi et qui le manifestent par une réinscription mensuelle à l'ANPE. Encore ce chiffre ne tient-il pas compte des nombreux allocataires du RMI découragés de s'inscrire, estime le collectif.

Ces comptages séparés ne sont pas nouveaux. Le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, a d'ailleurs rejeté les accusations d'ACDC, soulignant que « les règles de comptabilisation sont les mêmes depuis 1995. Ce sont celles du BIT. » Le collectif souligne cependant que les « chômeurs invisibles » représentaient 10 % du total en 1982, 47 % en 2004, 51 % en 2006. L'aggravation de ces dernières années tient surtout, selon lui, aux pratiques de l'ANPE, notamment aux inscriptions pas toujours justifiées des demandeurs d'emploi dans des catégories autres que la première.

Au total, depuis 15 ans, « le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE demeure inflexible autour de 4,5 millions », résume le collectif. En se proposant d'intervenir chaque mois à l'occasion de la publication des chiffres officiels du chômage, il compte bien poser la question dans le débat électoral qui s'ouvre et obtenir du prochain gouvernement « la mise en place d'un système cohérent d'observation conjoncturelle du chômage et de la précarité ».

Notes

(1) Réseau d'alerte sur les inégalités : www.bip40.org.

(2) Et 2 112 300 fin novembre - Voir ce numéro p. 14.

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