Recevoir la newsletter

Sans-abri : sortir de l'urgence

Article réservé aux abonnés

Mise en évidence dans de nombreux rapports, dénoncée de longue date par les associations, la crise du dispositif d'hébergement des sans-abri est revenue sur le devant de la scène médiatique avec l'action spectaculaire menée par l'association « Les enfants de Don Quichotte » (1). Après avoir installé des tentes sur le bord du canal Saint-Martin à Paris pour alerter les « biens-logés » sur le sort des personnes à la rue, elle réclame dans la « Charte du canal Saint-Martin » (2), remise à la présidence de la République et, le 26 décembre, à Catherine Vautrin, l'ouverture des structures d'hébergement d'urgence 24 heures sur 24 et 365 jours par an, des accueils menant à « des solutions stables », la création immédiate de logements temporaires et de logements sociaux...

Comment éviter toutefois que le capital de sympathie et l'émotion collective suscitée par cette « interpellation citoyenne » ne retombent, une fois la médiatisation passée et la remontée des températures ? En effet, les solutions sont complexes, ne serait-ce qu'en raison même de la complexité des facteurs qui conduisent à la rue. Catherine Vautrin a d'ailleurs rappelé les efforts du gouvernement en matière d'offre d'hébergements. De son côté, Dominique de Villepin, interpellé par Bertrand Delanoë, se dit favorable à « la coordination » et à « la planification régionale de l'hébergement d'urgence en Ile-de-France » et indique qu'il va demander à Jean-Louis Borloo et à la ministre déléguée à la Cohésion sociale de « travailler rapidement » avec le maire de Paris sur le sujet (3).

Néanmoins, à l'heure actuelle, les réponses proposées par le gouvernement ou les collectivités locales, si elles ont pu améliorer certaines situations, sont loin d'être à la mesure des besoins réels. « Les structures d'hébergement sont saturées (sur 58 personnes à la rue identifiées, au cours d'une nuit, par l'équipe de maraude d'une grande ville de l'Est, seules 28 ont pu trouver une place dans un centre d'urgence) et les dispositifs d'urgence sont engorgés dès le début de soirée », rappelle la Fondation Abbé-Pierre. Laquelle souligne avoir débloqué 150 000 euros pour la période des grands froids afin que les associations locales puisent améliorer les dispositifs d'accueil et d'hébergement. « Aujourd'hui l'urgence n'est pas de créer des places supplémentaires d'hébergement pour les personnes sans domicile, mais de créer des logements », défend pour sa part ATD Quart Monde.

Notes

(1) Voir ASH n° 2485-2486 du 22-12-06, p. 41.

(2) Sur www.lesenfantsdedonquichotte.org.

(3) Dans un courrier du 20 décembre au maire de Paris.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur