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Le chômage double les risques d'épisode dépressif

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Le sexe, l'entourage familial et la situation professionnelle apparaissent comme trois déterminants importants de la fréquence des troubles dépressifs. Plus, par exemple, que l'âge et le revenu. Telles sont les conclusions d'un travail de synthèse réalisé par la DREES (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), à partir de trois enquêtes menées entre 1999 et 2005 (1). Leurs résultats diffèrent de quelques points, mais dessinent des tendances convergentes.

Les troubles dépressifs constituent un enjeu majeur de santé publique, rappelle l'étude. A âge, situation familiale et professionnelle identiques, les femmes y semblent de 1,5 à 2 fois plus sensibles que les hommes. La situation conjugale apparaît aussi comme une variable majeure. L'exposition au risque va xcroissant régulièrement selon que les personnes sont mariées, vivent en couple, sont célibataires, veuves, et divorcées ou séparées, les épisodes dépressifs étant pour ces dernières 2,3 à 3,1 fois plus fréquents que chez les gens mariés.

La situation professionnelle apparaît aussi étroitement liée au risque dépressif, les personnes les moins touchées étant celles qui ont un emploi. Les chômeurs ont, selon les enquêtes, un risque multiplié par 1,4 à 2,1. Dans ce cas, le lien inactivité-trouble dépressif est nettement moins fréquent chez les femmes que chez les hommes (chez lesquels il est 3 à 4 fois plus élevé qu'en situation d'emploi).

Le travail est donc associé à un risque moindre, mais pas dans la même proportion pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Les cadres, les professions intellectuelles et intermédiaires sont moins touchés que les ouvriers et les employés. Globalement d'ailleurs, le risque d'épisode dépressif diminue avec l'augmentation du niveau d'étude.

Le niveau de revenu joue-t-il un rôle dans ce constat ? Selon une des enquêtes, le tiers des personnes vivant dans des ménages à bas revenus souffre 1,3 fois plus souvent de troubles dépressifs que le tiers le plus aisé de la population. Mais selon une autre enquête, le revenu n'a pas d'impact significatif. L'apport monétaire ne suffit pas en tout cas à expliquer le lien entre situation professionnelle (ou chômage) et santé psychique. Une confirmation que le travail apporte plus qu'un moyen de subsistance : il est aussi vécu comme un facteur d'intégration et de lien social.

Le risque de connaître un épisode dépressif n'est pas constant à travers les âges de la vie, mais cette variable a moins d'impact que la situation conjugale ou professionnelle, surtout entre 18 et 50 ans. Certes, les 18-29 ans sont plus sensibles au risque dépressif, mais ce phénomène semble plutôt lié à des situations familiale et professionnelle moins stables. La tranche d'âge la plus préservée semble celle des 60-75 ans, mais le constat est sans doute à nuancer, les enquêtes appréhendant mal les personnes vivant en établissement. En tout cas, le risque remonte à partir de 80 ans, particulièrement chez les femmes.

Si l'on ne prend en compte que les épisodes dépressifs sévères, les mêmes facteurs socio-économiques restent prépondérants. Le chômage ou l'inactivité multiplient le risque par près de 2, la situation de veuvage, de séparation ou de divorce par 3.

Notes

(1) « Facteurs de risque des épisodes dépressifs en population générale » - DREES - Etudes et résultats n° 545 - Décembre 2006 - Disponible sur www.sante.gouv.fr.

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