« Pourquoi ne pas s'inspirer des bonnes pratiques de nos voisins [...], de ce qui marche chez eux ? » Au nom de la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne, le député (UMP) Thierry Mariani a rendu public le 13 décembre un rapport dans lequel, après une analyse comparative des politiques d'intégration menées en Europe et en Amérique du Nord, il fait plusieurs propositions « pour réussir l'intégration en France » des primo-arrivants (1).
Ce proche de Nicolas Sarkozy plaide notamment pour la mise en place, à l'étranger, d'un test d'intégration pour les candidats au regroupement familial, sur le modèle de celui existant aux Pays-Bas. Ce test porterait sur la maîtrise du français et exigerait des connaissances de base sur les valeurs de la République française. Il serait passé dans les ambassades et les consulats français dans les pays d'origine. En outre, le regroupant devrait prendre l'engagement, comme au Danemark pour le danois, que les membres de sa famille apprendront le français et suivront effectivement la formation linguistique dispensée dans le cadre du contrat d'accueil et d'intégration (CAI). Le non-respect de cette obligation pourrait être sanctionné par un non-renouvellement du titre de séjour.
Le député propose par ailleurs de renforcer le volume horaire de la formation civique dispensée dans le cadre du CAI (30 heures en Allemagne contre une journée en France). Et suggère, de la même façon, d'augmenter le nombre d'heures prévues pour la formation linguistique (entre 200 et 400 heures actuellement), qui se situe en dessous de la moyenne européenne (600 heures environ) et même très en deçà des standards de certains pays (2 000 heures au Canada ou au Danemark). Il souhaite également relever le niveau linguistique du diplôme initial de langue française - « nettement inférieur aux niveaux fixés par nos voisins » - ou encore instituer une participation financière aux coûts de formation pour les « apprenants » (1 € par heure de cours, comme en Allemagne... soit 600 € au total suivant la proposition du député). Celle-ci serait remboursable à la fin de la formation « en cas de réussite au test ou d'assiduité régulière (taux de participation supérieur ou égal à 85 %) ».
S'inspirant du programme d'accueil canadien, Thierry Mariani propose encore la création d'un système de jumelage qui permettrait à chaque nouvel immigrant d'être parrainé par un Français bénévole. Au Canada, ce « parrain » aide l'étranger à s'adapter à son nouveau mode de vie : comment inscrire ses enfants à l'école, utiliser le réseau des transports en commun, établir des contacts avec son secteur professionnel, etc. Dans l'esprit du député, les bénévoles recevraient une courte formation et les frais éventuels occasionnés seraient pris en charge par l'Etat.
(1) « Rapport d'information sur les politiques d'intégration des migrants dans l'Union européenne » - N° 3502 - Thierry Mariani - Disponible sur le site