La téléphonie médico-sociale en observation

Alors que la restructuration de Sida info service est sous les feux de l'actualité, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) se prépare à remettre à plat l'ensemble du dispositif de téléphonie médico-sociale qu'il finance. « L'INPES s'étant vu progressivement transférer le financement d'une quinzaine de lignes plus ou moins importantes (1), nous avons chargé le bureau d'études Axiem de réfléchir à la réorganisation du dispositif, pour à la fois améliorer la qualité du service et développer les synergies », explique Philippe Lamoureux, directeur général de l'institut. Plusieurs pistes ont été avancées, dont la mutualisation des moyens techniques (téléphonie et informatique) et des formations, afin d'augmenter la qualification des écoutants sur la base d'un socle commun de compétences et de pratiques. Ce processus de modernisation sera enclenché dès 2007, « en étroite relation avec les lignes », précise Philippe Lamoureux.

Cette stratégie est soutenue par l'inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a récemment remis au ministre un rapport sur la situation de Sida info service (2). Le redressement de l'association, estime-t-elle, est à replacer dans le contexte plus global de la téléphonie dans le champ médico-social. Constatant la « baisse historique » de l'activité de la ligne principale de Sida info service, notamment liée à l'évolution de la perception du VIH par le grand public, mais aussi l'existence de comptes dégradés en l'absence de fonds propres, ainsi que des déficits de gestion, l'IGAS émet plusieurs autres recommandations pour réorganiser le service. Elle préconise la suppression de 11,5 à 13,8 postes d'écoutants (équivalents temps plein) et l'abandon de la permanence de nuit. Elle suggère également de réorganiser les pôles d'écoute en les regroupant sur un seul lieu. Par ailleurs, pour cette réorganisation, elle préconise de faire assister la direction de Sida info service par un consultant externe « neutre et spécialisé dans la mise en oeuvre de tels plans ». Selon l'intersyndicale (CGT et SUD) des salariés de l'association, qui fait circuler une motion de défiance à l'égard du bureau de l'association, le recrutement d'un nouveau directeur est en cours. La CGT a par ailleurs écrit au ministre de la Santé pour lui demander l'organisation d'une table ronde afin de lui exposer son point de vue sur le redressement de l'association. Elle craint en outre que la mutualisation du dispositif de téléphonie médico-sociale, qui se traduirait par la création d'un plateau unique de premier accueil, ne se fasse au détriment de la fonction d'écoute.