En 2002, ce sont les catégories majoritairement locataires qui ont enregistré les taux d'effort nets les plus hauts en matière de logement : 18 % pour les plus pauvres, 19 % pour les moins de 30 ans et 17 % pour les familles monoparentales. Tel est le constat que fait le Centre d'analyse stratégique dans sa dernière note de veille (1). Il s'inquiète tout particulièrement du cas des ménages à bas revenu car, dans cette catégorie, « non seulement les locataires ont des dépenses de logement élevées, mais les accédants à la propriété assument [aussi] un taux d'effort particulièrement haut (33 %) ».
Selon l'enquête, ces taux d'effort nets masquent une « très forte dépendance aux aides au logement pour les ménages locataires à bas revenus ». Ces dernières couvrent en effet 53 % des loyers des ménages les plus pauvres, les familles monoparentales étant, elles aussi, « extrêmement soutenues » puisque 72 % d'entre elles bénéficient d'aides à la location et ce, à hauteur de 36 % de leur loyer. Ce constat ne fait que révéler leur « vulnérabilité à la hausse du prix du logement », souligne le Centre d'analyse stratégique.
Par ailleurs, entre 1988 et 2002, les contrastes entre les différentes catégories de ménages se sont accentués avec une « prédominance de l'effet revenu ». Ainsi, « les accédants à la propriété sont en moyenne de moins en moins nombreux et de plus en plus riches que les ménages locataires », explique le centre. Les ménages les plus riches sont devenus plus fréquemment propriétaires de leur logement (75 % en 2002, contre 66 % en 1988) et, a contrario, ceux les moins aisés se sont davantage tournés vers la location (57 % en 2002, contre 38 % en 1988).
(1) Centre d'analyse stratégique - Note de veille n° 38 du 11 décembre 2006 - « Hétérogénéité des ménages face au coût du logement » - Disponible sur