Jugeant que ses propositions pour une politique de soutien à la vie associative et un meilleur accompagnement de l'activité bénévole n'ont « pas été reprises » (1), la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) (2) relance la question. Pour elle, « l'apparente vitalité » du monde associatif - un million d'associations actives, 70 000 créations par an - repose trop exclusivement sur la tranche d'âge des 50-60 ans. Même si, « contrairement à une idée reçue, il n'y a pas de crise quantitative du bénévolat », estime Lucien Bouis, vice-président de la CPCA, la minorité de bénévoles qui accepte de prendre des responsabilités est souvent gagnée par « une grande lassitude » face à la complexité des réglementations, à l'accroissement des responsabilités pénales et civiles, à la mouvance et au manque de coordination des politiques publiques, aux incertitudes de la décentralisation.
Les demandes faites aux associations augmentent alors même qu'on les fragilise, juge Jacques Henrard, président de la CPCA, qui tire un « premier bilan » sévère de l'action gouvernementale en la matière. Le bénévolat est « soutenu par l'Etat dès lors que cela ne lui coûte presque rien et qu'il ne l'engage pas [dans la] reconnaissance des organisations associatives existantes ». Ce même Etat encourage aussi des « pratiques qui installent une sorte de marché du travail gratuit ». Pour Jacques Henrard, les désaccords de fond qui avaient marqué la préparation de la conférence nationale de la vie associative sont toujours à l'oeuvre (3), entre ceux qui mettent l'accent sur le « don de soi » et la reconnaissance individuelle, et ceux qui veulent promouvoir les bénévoles comme « acteurs de solidarité, de civisme, de cohésion sociale, de démocratie », au service du projet collectif d'associations.
Dans ce contexte, la CPCA met l'accent sur trois types de mesures, et d'abord sur l'augmentation des crédits d'Etat dédiés au développement de la vie associative, en vue de développer une politique de formation et de qualification des bénévoles. Elle demande également l'élargissement du congé de représentation pour les dirigeants associatifs et une aide à la mise en place de dispositifs spécifiques en faveur de l'accès aux responsabilités pour les personnes en situation d'exclusion ou de handicap, les femmes et les personnes représentant la diversité de la société. Elle souhaite enfin la mise en place de concertations régionales et locales rassemblant tous les partenaires.
« Point d'orgue » de sa campagne « 2007-2012 : que serait la vie sans les associations ? », la CPCA interrogera sur ce thème les candidats à l'élection présidentielle lors d'un rassemblement à Paris le 20 janvier.
(2) CPCA : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 40 36 80 10.