Dominique Versini a présenté cette série de propositions au président de la République le 20 novembre, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, en même temps que le rapport annuel 2006 de l'institution (1). Durant la période courant du 1er juillet 2005 au 30 juin 2006, celle-ci a été saisie de 1 200 nouvelles requêtes, qui se sont ajoutées aux 800 affaires en cours. Ces 2 000 dossiers, qui concernent 2 825 enfants, correspondent à une hausse de 20 % des cas examinés sur un an. La grande majorité des demandes vient des parents (62 %), tandis que 10 % émanent des enfants.
Les motifs de saisine sont, par ordre d'importance numérique, la difficulté du maintien des liens suite à une rupture familiale (36 %), la situation des mineurs étrangers, isolés ou en famille (18 %), les conflits avec le milieu scolaire, notamment pour les enfants handicapés (10 %), les difficultés sociales et de logement (9 %), les contestations de placement ou de mesure éducative (8 %), les questions de santé ou de handicap (7 %), les cas d'abus sexuel ou de maltraitance (4 %)...
Au regard de la Convention internationale des droits de l'enfant - « notre bible », dit Dominique Versini -, le droit le plus souvent mis en cause est, pour l'enfant, celui de bénéficier de relations suivies avec ses deux parents ou avec des tiers qui ont partagé durablement sa vie et ont des liens affectifs forts avec lui (30 % des saisines), le droit d'être protégé contre des violences et des mauvais traitements (17 %), le droit d'avoir des parents aidés en cas de besoin (11 %), le droit d'être entendu (7 %), le droit à l'éducation (7 %), le droit aux soins et à la prise en charge du handicap, souvent lié au droit à l'intégration sociale...
Parmi ses projets, Dominique Versini se prépare à recruter, en janvier, avec l'association Unis-Cité, 20 « jeunes ambassadeurs du défenseur des enfants » en service civil volontaire, appelés à débattre des droits (et devoirs) de l'enfant dans les écoles, les collèges et les quartiers. Elle a aussi obtenu les moyens d'augmenter le nombre de ses correspondants départementaux - 44 aujourd'hui -, au rythme de 10 par an pendant trois ans. Actifs ou jeunes retraités bénévoles, indemnisés à hauteur de 300 € par mois, ils sont le plus souvent issus des professions du social, de l'enseignement, de la justice...
(1) Défenseur des enfants : 104, bd Blanqui - 75013 Paris -