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Les limites du plan hiver une nouvelle fois pointées

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Parmi les mesures présentées par la ministre déléguée à la cohésion sociale dans le cadre du plan hiver 2006-2007 (voir ce numéro, page 7), c'est la création des 1 100 places de « stabilisation », déjà annoncée en août dernier (1), qui fait le plus réagir. Certes, les associations, qui déplorent à l'unisson la gestion saisonnière de l'exclusion, se réjouissent de ces nouvelles solutions d'hébergement censées répondre au « problème » des tentes qui avaient été distribuées par Médecins du monde pour donner de la visibilité à l'exclusion et offrir un toit aux sans-abri (2). Mais cette proposition « présente deux limites majeures », estime Médecins du monde : « il règne une grande opacité sur le fonctionnement de ces places de stabilisation » et le volume proposé, cantonné dans l'Ile-de-France, reste largement insuffisant. Aussi, l'association assure que, dans le cadre de sa mission de surveillance médicale et d'accompagnement social, elle continuera à distribuer des tentes à la demande des personnes sans domicile ou des riverains qui signalent des personnes en situation de détresse à la rue.

« Les places de stabilisation ne sont pas une réponse magique à la situation des gens à la rue, estime de son côté Patrick Rouyer, directeur des missions sociales à Emmaüs France (3). Mais l'on constate, à partir des 55 premières places que nous avons ouvertes, qu'elles apportent un vrai bénéfice à plus d'un tiers des personnes à qui elles sont proposées. » Sur 90 personnes passées par ces places, 30 sont en effet entrées dans un processus de stabilisation. « Le passage à la rue ne peut pas se régler par une simple offre prestataire d'hébergement », ajoute Patrick Rouyer. Certes, le dispositif est financé, mais les moyens consacrés à l'accompagnement social sont trop limités.

Si certaines mesures du plan hiver vont dans le bon sens, reste à savoir si elles n'en resteront pas à un effet d'annonce. « Il n'est pas sûr que les DDASS auront les moyens de financer l'élargissement des amplitudes horaires des centres d'hébergement d'urgence », craint Patrick Rouyer. Les associations s'accordent en outre à dire que les plans d'urgence ne s'inscrivent toujours pas dans le cadre d'une politique cohérente de lutte contre les exclusions. « Elles ne constituent pas une réponse ambitieuse face à la massification de l'exclusion, commente François Brégou, responsable de mission « veille sociale et habitat » à la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (4). Il faut du temps et des moyens pour permettre aux personnes de recouvrer des droits et se remettre sur la voie de l'insertion. »

Or les priorités politiques semblent toujours axées sur le court terme. « Dans le projet de loi de finances pour 2007, les crédits de l'hébergement d'urgence croissent de 17,8 % par rapport à la loi de finances initiale 2006, mais ceux des centres d'hébergement et de réinsertion sociale [CHRS] n'augmentent que de 3,75 %, dont 1,5 % consacrés à la revalorisation de l'existant, poursuit François Brégou. Et le projet de budget ne prévoit pas la seconde partie du rebasage de 12 millions d'euros pour le financement des CHRS, qui avait été préconisé par les inspections générales des affaires sociales et des finances. »

Notes

(1) Voir ASH n° 2466 du 25-08-06, p. 19 et 41.

(2) Médecins du monde : 62, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 0144 92 13 87.

(3) Emmaüs France : 179 bis, quai de Valmy - 75010 Paris - Tél. 01 46 07 51 51.

(4) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.

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