Recevoir la newsletter

Toujours plus nombreux, les bénéficiaires des minima sociaux restent très inégalement répartis

Article réservé aux abonnés

A la fin 2005, 3,5 millions de personnes relevaient de l'un des dix minima sociaux, soit 100 000 de plus qu'un an auparavant (1). Après la diminution observée entre 2000 et 2002, la tendance à la hausse se poursuit donc avec cette augmentation de 2,9 % en 2005, après 1,3 % en 2003 et 3,4 % en 2004. Les allocataires représentent 7,5 % de la population âgée de 20 ans ou plus. Avec les ayants droit, ce sont plus de six millions de personnes qui vivent avec les revenus de solidarité.

Les titulaires des minima sociaux sont très inégalement répartis sur le territoire. Leur proportion culmine dans les départements d'outre-mer (DOM), avec 21 % en Guyane, 25 % en Martinique et en Guadeloupe et 29 % à la Réunion, alors que la moyenne est de 7 % en métropole. Dans l'Hexagone lui-même, le bassin méditerranéen (9 à 14 % selon les départements) et le nord de la France (9 %) se signalent par un taux élevé de bénéficiaires, de même que la Seine-Saint-Denis et la Creuse (11 %), l'Ariège (10 %), l'Allier, le Tarn-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées et le Gers (9 %). A l'opposé, c'est dans les Yvelines que ce taux est le plus faible (4 %), 16 autres départements se situant en dessous de 5,5 %.

Ces chiffres recouvrent différentes formes de pauvreté. Certains départements, souvent ruraux et du sud de la France, se distinguent par une forte proportion de titulaires du minimum vieillesse parmi les plus de 60 ans, telles les deux entités corses (18 %), la Lozère et la Creuse (10 %). Le phénomène est encore plus marqué dans les DOM, avec une moyenne de 32 %.

D'autres départements comptent une forte proportion d'allocataires du RMI par rapport à la population d'âge actif. Alors que la moyenne atteint 3,2 % en métropole, le taux dépasse 5 % dans le Nord, la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault et grimpe jusqu'à 6,4 % dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette répartition géographique recoupe largement celle des taux de chômage supérieurs à 12 %. Même constat quant à la densité de titulaires de l'allocation de parent isolé (API) : elle recoupe également celle du chômage et du RMI. Ces deux phénomènes se retrouvent dans les DOM où le taux de chômage massif s'accompagne de taux d'allocataires du RMI et de l'API au moins quatre fois supérieurs à la moyenne.

Logiquement, la répartition des titulaires de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) recoupe aussi celle du chômage, mais cette correspondance est moins exacte que pour le RMI et l'API. En fait, le rapprochement est plus net avec la proportion des chômeurs de longue durée et celle des plus de 50 ans parmi la population. Au total, les trois cartes du RMI, de l'API et de l'ASS se superposent en se complétant pour redessiner la carte du chômage.

En revanche, la répartition des bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) - deuxième par l'effectif concerné et dont le taux varie très fortement, de un à cinq selon les départements - n'obéit pas à la même logique. Les départements ruraux ou semi-urbains enregistrent de plus fortes densités d'allocataires, les plus touchés étant la Lozère, la Creuse, les Hautes-Pyrénées, les Alpes-de-Haute-Provence, la Nièvre, l'Allier et l'Aisne, tandis que les densités les plus faibles se trouvent en Ile-de-France. L'une des explications tient aux différences territoriales d'offre d'équipements pour les adultes handicapés, une autre à la structure démographique, la population étant d'autant plus touchée qu'elle est plus âgée. Le taux de chômage apparaît néanmoins comme un troisième facteur susceptible d'infléchir la demande et les décisions, notamment pour les personnes dont l'invalidité se situe entre 50 et 79 %. Pour une fois, les DOM, à la population jeune, ont un taux proche de la moyenne métropolitaine.

Le temps change-t-il quelque chose à ces constats ? Guère. La carte des allocataires des minima sociaux à la fin 2005 ne diffère pas beaucoup de celle de la fin 1999. Quand amélioration il y a, elle résulte de la baisse du nombre des titulaires du minimum vieillesse. Les cas de dégradation sont liés à la progression des allocataires du RMI. C'est en Corse que l'on relève la plus nette amélioration, avec une diminution d'un peu plus de un point du taux d'allocataires en six ans. C'est dans la Seine-Saint-Denis que la situation s'est le plus détériorée, avec une hausse de 2,2 points, contre 0,4 en moyenne nationale. Mais au total, les écarts ont peu évolué.

Notes

(1) Il s'agit encore d'une évaluation, précise la DREES - « La répartition géographique des allocataires des minima sociaux fin 2005 » - Etudes et résultats n° 528 - Octobre 2006 - Disponible sur www.sante.gouv.fr.

LE SOCIAL EN TEXTES

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur