« Le vieillissement de la population européenne pose un problème sans précédent à l'ensemble de la société, problème à la résolution duquel il faut s'atteler sans attendre », a prévenu la Commission européenne dans deux communications du 12 octobre sur l'avenir démographique de l'Europe et l'impact du vieillissement sur les finances publiques. En effet, « compte tenu de la diminution des taux de fertilité, du départ à la retraite de la génération du baby-boom et de l'allongement de l'espérance de vie, la population de l'Union européenne sera nettement plus âgée en 2050, et cela exercera des pressions insupportables sur les finances publiques ». Pour faire face à « cette bombe à retardement démographique », la Commission recommande particulièrement de poursuivre les réformes des retraites : reculer l'âge de départ en retraite, limiter les préretraites et départs anticipés, offrir aux seniors des incitations financières à rester sur le marché du travail, développer les systèmes de retraite supplémentaire mis en place par les entreprises. Une « panoplie suffisante et variée d'instruments financiers » doit être développée et « l'accumulation de l'épargne et du capital privés doit être favorisée », estime-t-elle.
La Commission préconise également de mener des politiques familiales actives qui permettent d'enrayer le déclin démographique et créent des conditions favorables pour « ceux qui veulent avoir des enfants ». Afin de mieux concilier la vie professionnelle et la vie familiale, elle a d'ailleurs lancé une première phase de consultation des partenaires sociaux qui pourrait déboucher, à terme, sur une législation européenne. Vont être ainsi discutés notamment l'accessibilité (prix) et la disponibilité (horaires) des services de garde des enfants, le développement des services d'accueil de longue durée pour les personnes âgées, le renforcement de l'égalité au travail pour les femmes, le développement du congé parental et des formules diverses d'aménagement du temps de travail, etc.
Autre axe d'action : « exploiter les avantages inhérents à l'immigration pour le marché de l'emploi ». Dans ce cadre, la Commission estime nécessaire de renforcer l'intégration des étrangers. « Il appartient à l'Union, fondée sur la non-discrimination et le respect des différences, de dialoguer avec les opinions publiques pour lutter contre les préjugés, désigner les vrais obstacles à surmonter, rappeler aussi les richesses de la diversité », affirme-t-elle.
Ces mesures doivent évidemment, selon la Commission, s'accompagner d'une réduction des déficits publics des Etats européens.