« La situation des personnes sans domicile sur le plan de la santé est particulièrement urgente - et accablante au niveau de l'engagement des Etats à défendre le droit à la santé », estime la Feantsa (Fédération européenne d'associations nationales travaillant avec les sans-abri) dans son rapport européen annuel (1), qui appelle à une action forte en ce domaine.
Le document s'attarde sur la vulnérabilité de ces personnes liée à l'importance des troubles physiques et mentaux et sur la difficulté pour elles, en raison de l'absence de logement, de recevoir un traitement médical. Il souligne également, malgré l'existence dans tous les pays de l'Union européenne de dispositifs garantissant l'accès gratuit ou à faible coût des personnes précaires aux soins de santé, les difficultés des publics sans domicile pour exercer leurs droits. Des droits en outre menacés dans les pays qui ont mené des réformes pour réduire le coût des soins. C'est dire l'intérêt, à côté des filières traditionnelles de soins, de développer - comme l'ont fait tous les pays de l'Union - des structures de soins spécifiques pour les exclus (unités médicales mobiles de terrain ou centres spécialisés fixes). Mais celles-ci, relève le rapport, manquent d'assise financière solide et de soutien politique.
Enfin, « un obstacle significatif » dans l'accès aux soins réside dans l'attitude souvent négative des professionnels de santé. D'où la nécessité d'une sensibilisation de ces derniers à l'exclusion liée au logement, comme l'ont déjà expérimenté certains Etats. De même, le document estime opportun d'initier les intervenants sociaux à une meilleure compréhension des troubles de la santé et des besoins des personnes. Tout investissement dans la formation, souligne-t-il, pouvant entraîner une amélioration de la qualité des services et le renforcement de la coopération intersectorielle.
(1) « Le droit à la santé est un droit humain : garantir l'accès des personnes sans domicile à la santé » - Disponible sur