Etudiants handicapés : l'accueil progresse à l'université

La prise en charge du handicap progresserait-elle sérieusement dans les universités ? C'est en tout cas l'opinion de Michaël Delafosse, président de La mutuelle des étudiants (LMDE), au vu des résultats d'une enquête menée par son observatoire en avril dernier (1) auprès de 320 étudiants handicapés et de 54 universités sur 84 (64 %).

La quasi-totalité (97 %) des établissements qui ont répondu déclarent avoir mis en place un accueil pour les étudiants handicapés. Celui-ci est assuré par un service spécifique (40 % des cas), une cellule intégrée dans un autre service (35 %), une structure gérée par une association (12 %), un service interuniversitaire (9 %)... ou sans structure particulière (7 %). Avec du personnel à plein temps (26 % des cas) ou non (63 %)...

Quels sont les équipements accessibles ? D'après les chargés d'accueil, les salles de cours le sont à 86 % pour les handicapés moteurs, à 49 % pour les handicapés visuels et à 39 % pour les handicapés auditifs. Les résultats vont décroissant pour les bibliothèques, les restau U, les amphi et les installations sportives (pour ces dernières, les taux sont respectivement de 66 %, 28 % et 29 %). Paradoxalement, les réponses des étudiants donnent des scores plus élevés, sauf de la part de ceux qui souffrent de troubles cognitifs.

Quelles sont les ressources offertes par les universités ? Selon les accueillants, 87 % proposent, le cas échéant, un preneur de notes, 77 % un soutien pédagogique, 75 % une transcription en braille, 58 % du matériel informatique adapté et 39 % un interprète en langue des signes. Cependant, les étudiants handicapés qui utilisent ou du moins connaissent ces ressources ne dépassent pas 35 %. Bon nombre de ceux qui auraient intérêt à les utiliser les ignorent, notamment, là encore, parmi les étudiants souffrant de troubles cognitifs. Ce qui renvoie à la qualité de l'information et de l'accueil.

Dernière précision : les étudiants handicapés ne se répartissent pas dans toutes les disciplines dans les mêmes proportions que l'ensemble de la population estudiantine. Ils sont proportionnellement moins nombreux dans les filières scientifiques et sanitaires. Justement celles où le besoin d'accompagnement dans les études peut sembler le plus important...