Troisième fédération de services à domicile par l'effectif - 270 associations, présentes dans 83 départements, avec 35 000 salariés, soit 17 500 équivalents temps plein, et 25 millions d'heures de travail fournies -, Adessa (1) est aussi la première à lancer un label de qualité que tous ses adhérents devront respecter d'ici à la fin 2007.
Pourquoi cette démarche, rendue publique le 10 octobre ? « Pour faire reconnaître le savoir-faire des structures, harmoniser leurs pratiques, assurer une garantie de service aux clients et aux partenaires et mettre en concordance les déclarations et les actes », explique Loïc O'Murphy, directeur général de la fédération.
Préparée en interne par un « comité d'éthique et de labellisation » - « les deux termes étant indissociables » -, la démarche a été soumise à la critique et à la validation d'un partenaire extérieur, le cabinet IDAP. Celui-ci l'a testée avec une cinquantaine d'associations, avant d'auditionner pour de bon une quinzaine d'entre elles. Une douzaine pourrait obtenir le label dès le mois prochain. Adessa se fixe pour objectif que tous ses adhérents aient entamé la démarche avant l'été 2007 et que tous soient labellisés avant la fin de cette même année. Cet engagement fort inclut le risque de « devoir désaffilier des structures », précise la présidente, Colette Bory.
Le cahier des charges du label comporte 21 critères, organisés en trois chapitres : le respect du client-bénéficiaire, le respect du salarié, la vie de l'association. Il s'inspire du cadre légal de l'aide à domicile, notamment de la loi 2002-2 et, très largement, de la marque AFNOR « services aux personnes à domicile », mise au point par la profession en 2002, et considérée comme « la référence fondamentale » (2). Mais il est plus étoffé que cette dernière dans le domaine de l'accompagnement des salariés et insiste aussi sur les valeurs et l'identité associatives. « 21 critères simples, au total, mais susceptibles de constituer un dénominateur commun », estime la fédération, qui assume entièrement le coût de cette démarche, en espérant quelques subventions...
En tout cas, cette dynamique n'est pas concurrente de la recherche de la certification, une quinzaine d'associations du réseau bénéficiant déjà de la marque AFNOR. « Au contraire, le label peut constituer un premier pas dans cette direction et démystifier la démarche, estime Loïc O'Murphy. Ce qui importe, c'est que ce marché en fort développement ne constitue pas une foire d'empoigne et qu'il ne soit pas régulé uniquement par la loi, mais aussi par ses acteurs soucieux de qualité et de professionnalisation. »
(1) Adessa : 3, rue de Nancy - 75010 Paris - Tél. 01 44 52 82 82.