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Encore de nombreuses failles dans la scolarisation

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Selon des sources ministérielles, le système scolaire accueille cette année 18 000 enfants handicapés de plus. Mais dans quelles conditions ? Beaucoup de petits ne sont encore accueillis qu'à temps partiel ou très partiel, faute d'auxiliaires de vie scolaire, tandis que quelque 1 500 classes d'intégration scolaire (CLIS) seraient actuellement tenues par des enseignants sans formation spécialisée. Sans vouloir généraliser les exemples de dysfonctionnements qu'elles observent sur le terrain, les 37 associations membres du Collectif pour la refondation de la politique du handicap ((1)) - qui a fait de l'inscription à l'école ordinaire l'un de ses chevaux de bataille - s'inquiètent fortement des conditions de la rentrée.

« Nous étions d'accord pour ne pas faire de la mise en place de tous les moyens nécessaires une condition préalable à la mise en route de l'intégration, rappelle Fernand Tournan, président de la Fédération des APAJH. Il faut toutefois les mobiliser année après année, dans un effort continu sur au moins cinq ans, pour que nous ne soyons pas obligés de constater rapidement que nous restons bloqués au milieu du gué. »

Les associations listent une série d'améliorations indispensables, et d'abord en matière d'information des parents. Les inspections d'académie et les conseils généraux doivent mettre en place des outils de communication adéquats, insistent-elles. Le travail de sensibilisation des acteurs de terrain doit aussi se poursuivre pour que les textes soient réellement appliqués et que le maillage territorial se développe. Une condition à cela, estiment-elles : que les inspecteurs d'académie en fassent une véritable priorité. Autre impératif : une campagne intensive de formation des maîtres, aussi bien pour les futurs enseignants référents que pour les « généralistes » qui doivent être capables d'accueillir des enfants souffrant de handicaps divers, y compris des jeunes handicapés mentaux. Le soutien aux enseignants doit aussi être développé avec le recrutement d'un nombre suffisant d'auxiliaires de vie scolaire et la création de services d'éducation spéciale et de soins à domicile. Enfin, la coopération entre l'Education nationale et les établissements spécialisés doit s'intensifier, des évolutions devant intervenir des deux côtés. « Les associations gestionnaires d'établissements ont aussi une responsabilité pour impulser les transformations et apaiser les appréhensions légitimes des personnels », juge Fernand Tournan.

Plus généralement, les 37 associations s'inquiètent de l'inégalité des moyens humains accordés aux maisons départementales des personnes handicapées. Il faut notamment que les équipes pluridisciplinaires soient assez étoffées pour pouvoir instruire et évaluer les dossiers sur la base des projets de vie, insistent-elles. Elles se réjouissent en tout cas du tour de France entrepris par le ministre, Philippe Bas, pour faire le bilan de la loi du 11 février 2005 et se proposent de l'éclairer, étape par étape, sur les difficultés rencontrées.

Notes

(1) Dont l'AFM, l'Anpihm, l'APAJH, Autisme France, les CEMEA, la Fagerh, le FISAF, les PEP, la FMH, le GEPSO, Trisomie 21 France, ainsi que la FCPE et les grands syndicats d'enseignants. C/o : APAJH - 185, bureaux de la Colline - 92213 Saint-Cloud cedex - Tél. 01 55 39 56 00.

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