Le ton monte parmi les professionnels des secteurs sanitaire et social, opposés au projet de loi relatif à la prévention de la délinquance. Alors que sa discussion à l'Assemblée nationale « semble prévue pour la fin du mois de novembre », indique la Conférence permanente des organisations professionnelles du social, il n'est pas acceptable de développer une confusion entre personnes en difficulté et délinquance, ni de revenir sur les nécessités du secret professionnel et de la confidentialité. Le texte « marque une évolution forte de ce qui fonde la légitimité et la fonction d'élu local », ajoute-t-elle, se joignant à l'appel à manifester le 10 octobre contre le projet de loi, lancé par le Collectif national unitaire de résistance à la délation.
De leur côté, les représentants des usagers et des professionnels de la psychiatrie, parmi lesquels l'Union syndicale de la psychiatrie, la Fédération hospitalière de France, la Fédération nationale des associations d'(ex)patients en psychiatrie et l'Union nationale des amis et familles de malades psychiques, ont réaffirmé publiquement le 4 octobre leur exigence de voir retirer du texte les dispositions sur la psychiatrie (1). La loi du 27 juin 1990 qui a prévu les « hospitalisations d'office » est essentiellement sanitaire, arguent-ils. A ce titre, ils demandent que les hospitalisations d'office ne soient pas séparées des autres procédures (« hospitalisation à la demande d'un tiers » et « hospitalisation libre »), qui relèvent de la même logique, et que « l'ensemble reste dans la perspective globale et équilibrée qui est celle de la loi de 1990 ».