L'UFJT veut créer 10 000 logements en trois ans

Peu habituée aux actions de communication, l'Union des foyers et services pour jeunes travailleurs (UFJT) (1) a lancé au mois de mai une vaste campagne sur la crise du logement des jeunes, qui doit se clore par des assises le 24 novembre prochain. Son cinquantenaire, qu'elle fête cette année, n'est pas la seule raison à sa mobilisation. « C'est la relation entre les difficultés d'accès au logement et l'emploi, qui n'a jamais été aussi prégnante dans tous les territoires, qui nous fait aujourd'hui sortir du bois », explique Nadine Dussert, directrice adjointe de l'UFJT. Alors que les listes d'attente des candidats aux 42 000 logements du réseau (en foyers ou dans le parc « diffus ») s'allonge, avec trois fois plus de demandes que de places dans certaines agglomérations, « de plus en plus de jeunes ne peuvent aller en formation ou accepter un poste faute d'avoir trouvé un logement ». Sans compter que les dépenses de logement (30 % pour les moins de 25 ans) priment souvent sur celles des la santé ou de l'équilibre alimentaire.

Face à ce déficit, l'UFJT s'est lancée avec ses partenaires (les caisses d'allocations familiales, les conseils généraux et régionaux) dans une réflexion sur le développement et le renouvellement de son offre pour 2007-2010. Alors qu'il manque au total 40 000 logements pour les jeunes, « nous nous fixons pour objectif d'offrir 10 000 nouveaux logements sur les trois ans à venir, précise Jean-Marie Aubery, délégué à l'habitat et à l'ingéniérie à l'UFJT. Ce qui représente une augmentation de notre parc, ambitieuse mais réaliste, de 25 %. » Le réseau, qui veut en plus intégrer le développement durable dans son projet, se penche donc sur les moyens de mobiliser d'autres sources de financement. Un chantier nécessaire alors que 20 % des FJT sont en difficulté financière. « Pour différentes raisons, y compris lorsque leur offre est assortie de services d'accompagnement qui ne sont pas solvabilisés », indique Nadine Dussert. Notamment visée, outre les outils financiers et de défiscalisation : l'épargne solidaire, qui pourrait permettre à des particuliers d'investir dans des projets à vocation sociale.