Si les zones urbaines sensibles (ZUS) affichent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale (20,7 % de la population active), elles sont en revanche extrêmement dynamiques en matière de création d'entreprises, notamment de petites entreprises. Et cela en raison, en particulier, du développement du micro-crédit, un outil de soutien aux initiatives économiques des habitants des quartiers de la politique de la ville. Tel est l'un des enseignements de l'étude sur « le micro-crédit dans les quartiers en difficulté », réalisée par l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) en collaboration avec Sciences Po (1).
L'analyse met notamment l'accent sur l'intérêt du micro-crédit en matière d'insertion, puisque le public touché par l'ADIE est à plus de 90 % exclu du marché du travail et à 55 % bénéficiaire des minima sociaux. En outre, la part des personnes de nationalité étrangère bénéficiant de prêts est plus forte dans les ZUS (28 %) que dans les autres quartiers urbains (15 %).
Cependant, l'association déplore que la politique de la ville encourage peu la création des micro-entreprises. La priorité est en effet donnée, dans les contrats de ville, aux moyens d'attirer les entreprises moyennes dans les ZUS avec un impact qui reste faible sur l'emploi. Certaines études indiquent même, relève l'ADIE, que « faute de qualification, les personnes des quartiers sont plus souvent exclues en faveur des travailleurs extérieurs ». L'association formule donc six propositions, dont la prise en compte prioritaire, dans la renégociation des contrats de ville prévue cette année, du « soutien à l'initiative économique des habitants ».
(1) Etude disponible sur