« Simulacre de concertation », « mascarade », « consultation conçue sur le mode d'une action de lobbying politique »... C'est une lettre de démission aussi amère que circonstanciée que l'association Regards (1), représentant la communauté des voyageurs, a adressé, le 19 septembre, à la commission nationale consultative des gens du voyage. Et d'évoquer l'espoir déçu après la renaissance de l'instance, fin 2005. « Aujourd'hui, la commission, six années après la loi du 5 juillet 2000, entre autres, remet en cause le nombre de W.-C. et de douches sur une aire de stationnement... », se désole Regards à propos de la circulaire du 3 août 2006 relative au dispositif d'accueil des gens du voyage (2). Déplorant le manque de considération pour les communautés concernées et leurs propositions, le « mépris » voué aux « figurants », des « positionnements honteux » guidés par la préoccupation « de sécurité et de tranquillité publiques », Regards dénonce « un climat de reprise en main et d'atteinte au pluralisme ».
Reste qu'au sein de la commission, elle n'est pas la seule à contester la nature des débats... Dans un communiqué du 14 septembre, Michel Mombrun, président de la Fnasat-Gens du voyage, fustige son président, le sénateur Pierre Hérisson (UMP), à l'origine d'un amendement au projet de loi relatif à la prévention de la délinquance, adopté le 19 septembre au Sénat, facilitant les procédures d'évacuation en cas de stationnement illicite dans les communes ayant respecté leurs obligations en matière d'aires d'accueil. « Une riposte énergique va s'organiser sans délai », prévient-il, déplorant « un manquement grave au respect envers tous les membres de la commission nationale consultative des gens du voyage ».
(1) Regards : Route de Saint-Urlo - 56440 Languidic - Tél. 02 97 65 12 69.