La bonne insertion dans l'emploi des diplômés en travail social confirmée

Presque aussi bien que les infirmières ! Cette profession est souvent citée comme l'archétype de celles où l'on ne souffre pas du chômage. Eh bien, les diplômés du social trouvent presque aussi vite leur premier emploi et ne connaissent par la suite que très peu de périodes d'inactivité, indique une étude détaillée portant sur le devenir des jeunes sortis de formation en 2001 (1).

Mais auparavant, pourquoi la plupart des diplômés engagés dans une filière sociale arrêtent-ils leurs études au niveau III - assistant de service social, éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants, conseiller en économie sociale et familiale -, ou au niveau IV, comme les moniteurs-éducateurs ? 90 % des premiers estiment avoir atteint le niveau de formation souhaité, soit 22 points de plus que l'ensemble des diplômés de même catégorie. Deuxième motif avancé : ils ont trouvé un emploi (48 %), ce qui joue beaucoup plus que les difficultés financières (citées par 18 % des diplômés) et la « lassitude » devant les études (14 %). Ces pondérations sont sensiblement différentes chez les moniteurs-éducateurs, qui sont 53 % à estimer avoir atteint le niveau souhaité et 41 % à évoquer des raisons financières.

En tout cas, les diplômés des écoles sociales sont, dans la « génération 2001 », près de 80 % à avoir trouvé un emploi en moins de trois mois. Un délai plus court que dans les autres secteurs. 1,2 mois a suffi en moyenne pour les titulaires d'un diplôme social de niveau III, contre 2,1 pour l'ensemble des diplômés de niveau III. Et 1,8 mois pour les moniteurs-éducateurs, contre 2,4 pour l'ensemble des diplômés de niveau IV.

Ce premier emploi est aussi nettement plus durable. 30 % des titulaires d'un niveau III sont recrutés avec un contrat de moins de six mois (contre 45 % de tous les niveaux III) et 35 % des moniteurs-éducateurs (contre 41 % des niveaux IV). 40 % des nouveaux travailleurs sociaux démarrent avec un contrat à durée indéterminée (ou un emploi de fonctionnaire), contre 30 % de l'ensemble. Les contrats à durée déterminée restent cependant majoritaires : 57 % au niveau III et 51 % au niveau IV, contre 38 % et 28 % de l'ensemble. La différence essentielle provient de la quasi-inexistence des missions d'intérim pour les professions du social, alors qu'elles représentent 20 % des emplois proposés à l'ensemble des débutants de même niveau. Les contrats aidés sont aussi rares.

Démarrage plus facile, consolidation plus rapide aussi. Deux ans et demi après leur sortie de formation, 95 % des diplômés de niveau III sont en emploi. C'est le cas également pour 88 % des moniteurs-éducateurs, tandis que 4 % ont repris une formation. Seuls 5 % des diplômés de niveau III et 8 % de niveau IV ont connu une période de chômage ou d'inactivité. Au total, sur les trois premières années de leur vie active, les diplômés du social ont passé 94 % de leur temps en emploi pour les niveaux III et 89 % pour le niveau IV, contre respectivement 86 % et 79 % pour l'ensemble des diplômés de même catégorie.

Au bout de trois ans, la part des emplois stables s'élève à 81 % pour les niveaux III et à 78 % pour le niveau IV. Des taux nettement supérieurs à ceux des diplômés de même catégorie. Les professionnels de niveau III sont aussi plus de 90 % à occuper un emploi correspondant à leur diplôme et 82 % à estimer qu'il correspond à leur niveau de compétences. Seuls 3 % travaillent dans un autre secteur. Cette correspondance entre la formation et le métier est également très forte chez les moniteurs-éducateurs, puisque 80 % des diplômés exercent dans l'emploi préparé, 79 % estimant qu'il correspond à leurs compétences. 10 % assurent des fonctions d'éducateur spécialisé et 5 % travaillent hors du secteur social. Au total, le secteur, qui manque de personnel qualifié, fait donc logiquement bon accueil à ses jeunes diplômés.