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La forte augmentation des étudiants en formation sociale est surtout liée aux diplômes de niveau V

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Près de 54 000 étudiants en 2004, contre 20 000 en 1985. Une étude du ministère de l'Emploi et de la Cohésion sociale met l'accent sur une multiplication par 2,7 des effectifs inscrits dans les filières de formation aux professions sociales qu'il pilote ou copilote (1), et même sur un triplement du nombre des diplômes délivrés, qui atteint le cap des 20 000 en 2004 (2).

Cette progression spectaculaire doit cependant être fortement nuancée selon les métiers. Les « professions canoniques » du secteur social, bien qu'en nette croissance, connaissent une évolution beaucoup plus mesurée. C'est ainsi que l'effectif des étudiants assistants de service social (8 352 en 2004) a augmenté de 45 % en 19 ans, celui des éducateurs spécialisés (12 584) de 61 %, celui des éducateurs techniques spécialisés (1 044) de 25 %. La hausse est de 124 % pour les conseillers en économie sociale et familiale (CESF : 1 384), de 133 % pour les éducateurs de jeunes enfants (4 507) et de 148 % pour les moniteurs-éducateurs (5 828). Le développement est encore beaucoup plus spectaculaire pour les aides médico-psychologiques (AMP), dont l'effectif en formation (10 241) est multiplié par sept. La croissance globale est également entraînée par la création de diplômes qui n'existaient pas encore en 1985. En 2004, on dénombre ainsi 7 806 auxiliaires de vie sociale (AVS) en formation, contre 3 077 aides à domicile en 1995, et 1 303 élèves techniciens de l'intervention sociale et familiale (TISF), contre 230 en 1995.

Au total, l'évolution du secteur est donc principalement liée au développement des formations de niveau V (AMP et AVS) et IV (TISF, moniteur-éducateur), qui représentent respectivement 34 % et 13 % des effectifs en 2004, contre 7 % et 11 % en 1985. A contrario, la part des niveaux III (AS, éducateurs...) passe de 82 % à 52 %. Au niveau II, le diplôme supérieur en travail social (DSTS) compte 583 inscrits en 2004.

Durant cette période, l'évolution de la courbe des étudiants n'est pas linéaire : stabilité de 1985 à 1990, nette progression en 1991-1992 due pour l'essentiel aux formations de niveau V, croissance régulière de 1992 à 1999, augmentation très marquée depuis, et cette fois pour tous les types de diplômes.

Plus de 100 000 personnes se sont présentées aux épreuves d'entrée en 2004 et, en moyenne, une sur quatre a été admise. Les formations de niveau III sont les plus sélectives, avec 10 à 20 % des candidats retenus. Mais une fois dans la filière, il y a peu d'abandons en cours d'études et peu d'échecs avec près de 90 % de diplômés.

Parmi ces lauréats, 85 % sont des femmes. Elles constituent plus de 95 % des promotions de CESF, TISF, AVS et EJE. Ce taux passe à un peu plus de 70 % chez les éducateurs spécialisés et les moniteurs-éducateurs, à 63 % dans les formations supérieures en travail social et dégringole à 26 % chez les éducateurs techniques spécialisés.

L'âge moyen des étudiants sortant des écoles de formation sociale - 27 ans en 2001 - est relativement élevé. Il s'explique notamment par le fait que certaines filières accueillent obligatoirement ou majoritairement des personnes ayant déjà une expérience professionnelle, comme les AVS, les AMP, les ETS et les DSTS, dont un bon nombre préparent d'ailleurs leur diplôme en formation continue. Les étudiants AS, EJE et CESF sont, en moyenne, plus jeunes et plus souvent en formation initiale.

Les trois quarts des élèves bénéficient d'une prise en charge financière, dont la fréquence et la nature paraissent liées à leur âge et à leur statut. Les aides sont en effet moins fréquentes pour les étudiants AS, EJE et CESF, dont environ un sur deux bénéficie d'une bourse ou d'une aide aux demandeurs d'emploi. Dans les filières où les étudiants sont plus âgés et plus souvent déjà en activité, tous ont quasiment une aide financière. Au total, toutes filières confondues, la prise en charge est liée à une situation d'emploi (33 % des cas), à un contrat de qualification ou d'apprentissage (10 %), à un emploi jeune (3 %), à un congé individuel de formation (4 %), à une aide aux demandeurs d'emploi (26 %), aux bourses d'Etat (18 %), ou encore à l'intervention d'un conseil régional ou général (7 %).

Notes

(1) « Les étudiants et les diplômés des formations aux professions sociales de 1985 à 2004 » - DREES - Etudes et résultats n° 513 - Août 2006 - Disp. sur www.sante.gouv.fr.

(2) Il faut y ajouter 3 200 diplômes obtenus en totalité grâce à la validation des acquis de l'expérience par les auxiliaires de vie sociale.

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