La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) (1) s'alarme qu'un grand nombre de détenus ne soient plus rémunérés, depuis juillet, dans le cadre de leur formation professionnelle. En cause, selon l'association, « une forte diminution des budgets destinés à la rémunération de ces stagiaires ». « Cela est d'autant plus préjudiciable que ces rémunérations constituent souvent, pour ces publics, la seule source de revenus », souligne Julien Nèvre, juriste à l'OIP. L'organisation fait état d'un défaut de financement de près de 100 000 heures de formation dans la région pénitentiaire de Strasbourg, d'une réduction de près de 50 % du budget pour la région pénitentiaire de Lille et de 60 % des crédits du deuxième semestre 2006 pour celle de Marseille. Une note interne de l'administration, que l'OIP a pu se procurer, préviendrait que les stagiaires ne seront plus payés à partir du 1er septembre en Lorraine et du 1er octobre en Alsace. A Marseille, constate Julien Nèvre, « on a préféré arrêter toutes les formations, plutôt que de ne pas rémunérer les détenus, ou encore, procéder, comme cela s'est vu ailleurs, à des arrangements qui ne sont pas en conformité avec le droit ».
Interrogé par les ASH, le ministère de l'Emploi et de la Cohésion sociale reconnaît, de son côté, qu'il y a eu « quelques problèmes limités à quelques sites du Nord et de Marseille », mais il ne s'agirait que « de simples réajustements qui sont en cours, après péréquation puisque l'argent est là ». Il fait également valoir la complexité liée à la gestion des budgets par les deux administrations (Emploi et Justice), susceptible d'entraîner des retards. Il précise d'ailleurs que les crédits pour la formation professionnelle des détenus pourraient être entièrement confiés à l'administration pénitentiaire.
(1) OIP : 31, rue des Lilas - 75019 Paris - Tél. 01 44 52 87 90