« Pour les moins qualifiés, l'action du service public de l'emploi ne semble pas réussir encore à lever tous les obstacles rencontrés en amont du processus de formation. » Tel est le constat que dresse une étude de la direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1). Et pour cause. En 2004, 9 % des chômeurs sans qualification ont suivi une formation, contre 15 % des chômeurs de niveau Bac et 23 % des chômeurs diplômés de l'enseignement supérieur. Pour éclairer ces données, l'étude montre que, lors du deuxième entretien prévu dans le cadre du projet d'action personnalisé et au cours duquel est évoquée la possibilité d'une formation, les non-qualifiés ne sont que 16 % à émettre ce souhait tandis que ce taux monte à 24 % pour les plus diplômés. Les conseillers compensent toutefois cette moindre demande spontanée par des propositions plus fréquentes. Il n'en reste pas moins que près des trois quart des demandes de formation faites par les chômeurs à l'issue de cet entretien sont refusées, et en tout premier lieu, celles émanant de chômeurs non-qualifiés et de femmes. Autrement dit, seulement 21 % des demandes des non-qualifiés donnent lieu à une prescription de formation (contre 27 % pour les niveaux Bac + 2 et plus) et 22 % pour les femmes (contre 30 %) pour les hommes. Par ailleurs, parmi les raisons avancées par les chômeurs pour justifier un refus de formation proposée par l'ANPE, 28 % des non-qualifiés invoquent les difficultés matérielles : formation trop éloignée ou trop chère, problèmes de santé ou de garde d'enfants. Enfin, le financement reste un obstacle à l'accès à la formation pour 22 % des non-qualifiés contre 7 % pour les CAP/BEP et plus.
(1) « L'orientation des chômeurs vers la formation de 2002 à 2004 » - DARES - Premières synthèses n° 29.2 - Juillet 2006.