Les évolutions démographiques et de la législation familiale ont diversifié en 15 ans les publics cibles de la politique familiale. C'est ce qu'illustre une étude de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) (1), à partir des données disponibles sur la période 1988-2003.
Depuis 1988, la population bénéficiaire de prestations familiales a progressé de 54 %, pour atteindre 10,3 millions de personnes en 2003. Pendant cette même période, le montant mensuel global des prestations familiales a plus que doublé, passant de 1,13 milliards d'euros à 2,81 milliards d'euros.
Mais, au cours du temps, la répartition par prestation a évolué. En décembre 1998, les allocations familiales représentaient 40 % du montant total versé, contre 30 % en 2003. Si leur montant a continué de croître, d'autres prestations ont pris davantage de poids, comme les aides au logement (de 31 % à 38 %) et les prestations liées à la petite enfance (de 17 % à 19 %).
D'un point de vue démographique, le nombre de familles avec enfants âgés de moins de 17 ans a régulièrement augmenté en quinze ans (+ 9,5 %). Alors que la part des familles composées d'un ou deux enfants reste relativement stable, celle des familles nombreuses tend à diminuer (16,5 % en 2003, contre 19 % en 1988). « L'évolution des contributions familiales à la croissance du montant des prestations versées au cours du temps serait donc essentiellement due à des changements législatifs impactant inégalement chacune d'entre elles », analyse la CNAF.
(1) « Evolution des publics cibles de la politique familiale » - l'e-ssentiel n° 51 - Juillet 2006 - Disp. sur