France terre d'asile dénonce un arrêté du 8 juin du ministère de l'Intérieur, instaurant à titre expérimental, pour une période de six mois en Haute-Normandie, la régionalisation de l'accueil des demandeurs d'asile. La seule autorité compétente pour l'examen de la demande d'admission et la délivrance de l'autorisation provisoire de séjour sera désormais le département « chef-lieu » de la région, à Rouen. « Cette réforme a été menée dans la précipitation, sans aucune concertation préalable avec les différents acteurs et sans aucuns moyens supplémentaires pour faire face à l'afflux des demandeurs d'asile sur Rouen », déplore l'association. Comment les demandeurs d'asile feront-ils pour bénéficier de leurs droits sociaux ?, s'interroge-t-elle, réclamant l'arrêt de l'expérimentation et l'ouverture d'une « véritable concertation ».
Forum réfugiés, la Cimade et France terre d'asile se joignent aux 69 autres organisations en Europe qui demandent au commissaire européen pour la Justice, la Liberté et la Sécurité de remédier « aux graves dysfonctionnements du mécanisme dit «Dublin II» ». Ce système, introduit en 2003 et devant être évalué en fin d'année, contraint les demandeurs d'asile à effectuer leur requête dans le premier pays européen dans lequel ils sont entrés. Ce qui ne garantit pas selon les organisations un examen équitable des dossiers, certains Etats refusant d'appliquer les procédures normales aux demandeurs d'asile ainsi transférés. Ce « partage des responsabilités », dénoncent-elles, aggrave au final les risques de persécution.