La Cimade, dans une lettre ouverte adressée le 20 juin à Nicolas Sarkozy, dénonce « des faits et des pratiques avilissants » au sein des centres de rétention administrative. Elle s'inquiète aussi du nombre excessif de places ouvertes dans les nouveaux centres (Marseille, Toulouse et Vincennes) et de la possibilité d'y accueillir des familles avec enfants. Le ministère de l'Intérieur rappelle, de son côté, que 110 millions d'euros sont engagés pour moderniser les centres de rétention administrative et que la Commission nationale de contrôle des centres et locaux de rétention administrative et des zones d'attente (à laquelle participent des représentants de la Cimade et de la Croix-Rouge) doit présenter des recommandations au gouvernement.
La Fédération Citoyens et justice, qui réunit les associations socio-judiciaires, déplore la diminution du nombre de mesures de médiation pénale (- 18 % en 2005) et de contrôle judiciaire socio-éducatif (- 12 %), « qui représentent des alternatives crédibles aux poursuites et à la détention provisoire ». Elle craint qu'une « application inadaptée de la loi organique relative aux lois de finances » n'entraîne une baisse des mesures exercées par des professionnels formés et l'augmentation du recours aux collaborateurs occasionnels de la justice (voir ASH n° 2401 du 1-04-05, page 30), ainsi que la disparition de nombreuses associations. La Fédération demande l'organisation d'une conférence nationale sur les réponses judiciaires adaptées à la prévention de la délinquance, qui serait déclinée au plan régional et prendrait en compte l'expertise associative.