S'agit-il d'un retournement de tendance ? Pour la première fois depuis 2002, le nombre de personnes percevant le revenu minimum d'insertion (RMI) diminue de 0,8 % sur trois mois, pour s'établir à 1 104 000 au 31 mars 2006 (1). Du moins si l'on prend en compte les données corrigées des variations saisonnières pour la seule métropole. Car si l'on considère le nombre réel d'allocataires payés au titre du RMI à la fin du premier trimestre sur l'ensemble du territoire, départements d'outre-mer inclus, il continue, lui, d'augmenter de 0,8 %, et englobe 1 276 000 personnes. Dans les deux cas, l'évolution sur un an se traduit par une hausse de 3,9 % (2). Autres signes qui incitent encore à la prudence : le nombre d'entrées dans le dispositif - autour de 100 000 en trois mois - reste à peu près stable par rapport à la moyenne de 2005, tandis que les sommes versées sont en hausse de 7,2 % par rapport au premier trimestre 2005.
La légère diminution des données corrigées des variations saisonnières s'explique à la fois par la baisse du chômage intervenue depuis mai 2005 et par l'évolution du nombre d'emplois aidés, qui a recommencé à augmenter au dernier trimestre 2005 après trois années de diminution. La tendance est moins favorable aux plus de 40 ans qu'aux plus jeunes.
Enfin, 145 000 allocataires bénéficiaient à la fin mars d'une mesure d'aide à l'emploi, effectif en augmentation de 4,5 % en un an, principalement en raison de la progression des contrats d'avenir. Les titulaires de ces derniers sont maintenant 24 000, contre 5 400 pour le contrat d'insertion-revenu minimum d'activité, qui reste utilisé à dose homéopathique.
(1) Ce chiffre, livré par la caisse nationale des allocations familiales, doit être majoré d'environ 2 % pour tenir compte des allocataires de la Mutualité sociale agricole.
(2) « Le nombre d'allocataires du RMI au 31 mars 2006 » - DREES - Etudes et résultats n° 495 - Juin 2006 - Disp. sur