« Cette mesure, loin d'être un «geste bienveillant», fait porter sur les enfants l'avenir de leurs parents. » Au-delà de la querelle de chiffres autour du nombre de familles concernées par les procédures de régularisation prévues par Nicolas Sarkozy (voir ce numéro, page 15) - environ 2 000 personnes, soit 25 % des cas connus selon le ministère de l'Intérieur, 2 % des enfants concernés selon le Réseau éducation sans frontières (1) -, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (2) dénonce les risques de la mesure pour l'évolution de l'enfant. Elle s'indigne particulièrement que l'un des critères de régularisation retenu pourrait être de ne pas parler la langue de son pays d'origine, selon le discours du ministre prononcé le 6 juin. Ce qui, souligne l'association, revient à une forme de renoncement culturel. La circulaire envoyée aux préfets parle précisément d'« absence de liens de cet enfant avec le pays dont il a la nationalité ». « Pour le réseau de la FNARS, attaché aux liens familiaux et à la possibilité donnée aux parents d'exercer leurs responsabilités éducatives, ces effets induits sont déstabilisants pour la cellule familiale. »
Regrettant des « appréciations au cas par cas à partir de critères à la fois stricts et flous », elle demande « une politique d'intégration pragmatique qui ne laisse pas à l'abandon des milliers de personnes ». L'Union nationale des associations familiales estime également que les critères retenus ne doivent pas déboucher sur le rejet de « demandes pourtant légitimes ». De son côté, le Réseau éducation sans frontières, soutenu par la CFDT, la CGT et l'UNSA, prévoit une manifestation nationale le 1er juillet à Paris, avec le collectif « Uni(e)s contre l'immigration jetable ».
(1) Voir ASH n° 2459 du 9-06-06, p. 38.
(2) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00.