« La meilleure façon de soulager les aidants familiaux est de créer des structures d'accueil pour personnes dépendantes en nombre suffisant. Ce n'est malheureusement pas à l'ordre du jour. » L'Union des familles laïques (UFAL) (1) réagit avec beaucoup de méfiance aux propositions qui visent à « encourager le bénévolat » ou à « faciliter l'intergénérationnel », formulées dans le cadre de la préparation de la conférence de la famille du 3 juillet (2).Ne risquent-elles pas de servir de substitut aux nécessaires créations d'équipements et d'emplois ?
Autre danger : celui qui pèse sur les femmes, qui sont en très grande majorité les aidants familiaux.C'est elles qui vont demander le « congé de solidarité familiale », avec les répercussions que l'on peut en attendre sur les écarts de salaire hommes/femmes, craint l'UFAL. Elles aussi qui auront des droits à la retraite d'aidants ouverts dans le seul régime obligatoire. Elles enfin qui auront des « retraites de survie après avoir élevé leurs enfants et aidé leurs parents ».
Reste un souhait : que la formation et la validation des acquis de l'expérience envisagées pour les aidants familiaux débouchent sur un vrai diplôme reconnu par les conventions collectives. Pas « seulement sur la reconnaissance d'un savoir-faire payé par des chèques emploi-service permettant d'améliorer une retraite insuffisante » et qui mettrait « en concurrence salariés et aidants familiaux ».
Autant de thèmes qui devraient être évoqués lors de « l'alterconférence de la famille », organisée le 22 juin par l'UFAL et l'Union nationale des retraités et personnes âgées. Une « autre conception de la solidarité intergénérationnelle » assise sur la sécurité sociale, les services publics et un « Etat social » devrait y être développée.
(1) UFAL : 27, rue de la Réunion - 75020 Paris - Tél. 01 46 27 09 25.
(2) Voir ASH n° 2441 du 3-02-06.