A partir de la rentrée prochaine, la Belgique ne sera plus considérée comme une voie naturelle d'accès à la formation d'éducateur spécialisé pour ceux qui peineraient à trouver une école en France. La commission de l'Enseignement supérieur du Parlement de la Communauté française de Belgique a, le 6 juin, approuvé le projet de décret « régulant le nombre d'étudiants dans certains cursus de premier cycle de l'enseignement supérieur » (1). Elaboré pour « améliorer la qualité de l'enseignement supérieur en Communauté française » et pour répondre à un nombre « anormalement élevé » d'étudiants non belges, le texte, qui doit encore être approuvé en séance plénière pour rentrer en application en septembre, prévoit de limiter à 30 % le taux d'étudiants non-résidents inscrits en première année dans certaines filières sanitaires et sociales, parmi lesquelles les sections d'éducateurs spécialisés.
« Nous ne pourrons inscrire pour la rentrée 2006 que 160 étudiants non-résidents dans la section "éducateurs", contre 320 auparavant », témoigne Guy Hattiez, directeur de la « catégorie pédagogique » de la haute école de la Communauté française en Hainaut. Le cabinet du ministère de l'Enseignement supérieur estime pour sa part à 1 600 la réduction du nombre d'étudiants français inscrits en première année pour la rentrée prochaine, toutes filières confondues.
Au cours des débats et lors de son passage au Conseil d'Etat, le projet de décret a subi plusieurs modifications, notamment pour protéger les écoles des conséquences financières de cette réforme et pour assurer un accompagnement social au personnel enseignant.Précision d'importance pour les étudiants : le Parlement a modifié par amendement les modalités d'inscription. Par souci d'adopter une pratique non discriminatoire, c'est désormais un « tirage au sort » qui déterminera les candidats retenus, et non plus l'ordre d'arrivée. Inutile donc de se précipiter...
(1) Voir ASH n° 2444 du 24-02-06.