L'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) a rendu public ses résultats pour l'année 2005. Elle a financé 226 700 interventions, soit une baisse de 2 %par rapport à l'exercice précédent, tandis que le fonds abondé par les employeurs ne respectant pas le quota d'emplois de salariés reconnus travailleurs handicapés, a été alimenté par une collecte de 422 millions d'euros, contre 404 millions d'euros pour l'année précédente. Cette stagnation de ses actions, alors même que ses moyens progressent,s'expliquerait en particulier par la volonté de l'association d'équilibrer ses comptes : l'année dernière, à la suite de l'adoption de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées renvoyant l'accompagnement des étudiants handicapés à l'Education nationale, l'Agefiph se désengageait en la matière(1) tout en se disant« obligée de se recentrer sur sa mission d'aide à l'insertion professionnelle en entreprise, car elle doit désormais équilibrer strictement dépenses et recettes ». La majeure partie de ses interventions a été réalisée au titre des aides à la préparation et à la formation de la personne handicapée (au total 121 100). Viennent ensuite 78 300 aides à l'insertion et au maintien dans l'emploi et 27 300 aides visant à compenser le handicap.
Cependant l'association constate que le déficit de formation et de qualification des personnes handicapées(elles sont actuellement 259 000 demandeurs d'emploi, soit 7,8%) constitue le problème numéro un àl'embauche. De plus, selon Claudie Buisson, sa directrice générale, « l'offre de formation continue s'est considérablement raréfiée en 2005 avec la suppression des stages d'insertion à la formation et à l'emploi [SIFE] qui, en 2004, avaient permis de financer 16 000 formations au bénéfice de personnes handicapées ». L'Agefiph vient donc de lancer, le 30 mai, une nouvelle opération dotée de 60 millions d'euros, baptisée« Handicompétences », sur deux ans. Ce programme doit permettre une prise en charge plus large des coûts pédagogiques des formations, l'objectifétant de privilégier les formations qualifiantes. En effet 68 % des personnes handicapées ayant suivi une formation trouvent un emploi dans les six mois.
(1) Ce que déplore l'Unapeda, voir ce numéro.