Sida info service s'apprête à vivre des mesures de restructuration. C'est ce que confirme Yves Ferrarini, directeur de l'association, après que le syndicat CGT a dévoilé un projet de plan social présenté le 11 mai par la direction au comitéd'entreprise. Ce plan prévoyait deux fermetures de sites d'écoute, à Grenoble et à Strasbourg,représentant, selon la CGT, 25 % du trafic national, et concernait 33 personnes (dont 12 voyaient leur poste supprimé) sur un effectif de 146 salariés. Face au refus des syndicats, la direction devrait présenter prochainement un nouveau projet.
Les représentant des salariés et la direction n'ont pas les mêmes arguments pour expliquer les quelque 550 000 € de déficit structurel de l'association sur un budget annuel de 8,5 millions d'euros. « Alors que le financement du ministère de la Santé - 7,1 millions d'euros -, reste stable, nos subventions de fonctionnement diminuent », affirme Yves Ferrarini, tandis que Mounir Toumi, délégué CGT, dénonce« une gestion défaillante et approximative de la direction ». Cette situation a même déclenché « l'exercice du droit d'alerte par le comité d'entreprise en 2005 », ajoute-t-il.
La direction fait par ailleurs valoir que la réorganisation ne se justifie pas seulement par un plan d'économies : « Nous devons aussiévoluer pour nous adapter aux besoins des usagers et anticiper les modifications de comportement »,estime Yves Ferrarini, précisant que le numéro vert national (67 % de l'activité) est moins sollicité au profit d'Internet et que certaines lignes sont sous-utilisées, tandis que Sida-info-droits voit augmenter les appels sur les droits des malades. La CGT, quant à elle,reproche à la direction « des décisions unilatérales qui vont porter atteinte au cœur d'activité de l'association - la téléphonie sanitaire et sociale -, qui au lieu de la sauver vont la mettre en danger ».