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Des mesures qui vont dans le bon sens, mais avec quel financement ?

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Des pas dans la bonne direction, mais l'avancée est encore insuffisante. Telle est la tonalité des réactions au plan « Solidarité grandâge » annoncé par le Premier ministre(voir ce numéro).

Première bonne nouvelle, très attendue par tout le secteur : la volonté affirmée de renforcer le taux d'encadrement dans les établissements d'hébergement. C'est la première fois qu'un objectif de convergence avec le secteur des personnes handicapées est avancé, soulignent Alain Villez, conseiller techniqueà l'Uniopss, et David Causse, directeur général adjoint de la FHF. « Toutes les organisations avaient lourdement insisté sur ce point lors des derniers débats au sein du Conseil d'analyse stratégique, ajoute Alain Villez. Il semble que nous ayons été entendus. » « Cette annonce permettra peut être de parvenir à 0,8 agent par lit en 2010 », estime Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa. « La loi doit imposer des ratios d'encadrement obligatoires avant la fin de la législature », insiste Pascal Champvert,président de l'Adehpa.

Autre mesure bien accueillie : la prioritédonnée aux soins à domicile avec un nombre de places« assez ambitieux », selon Alain Villez. Reste cependant à revaloriser le taux d'encadrement des services de soins à domicile, ajoute-t-il.« Actuellement, ils ont droit à une aide-soignante pour cinq à sept patients. Ces derniers sont souvent couchés très tôt, et les visites du week-end ne sont assurées que pour une minorité. La dotation globale annuelle ne tient pas compte du degré de dépendance des personnes prises en charge. Ce qui est fait pour l'établissement doit l'être aussi pour le domicile. » Le quasi-doublement des places d'hospitalisation à domicile paraît aussi un« objectif ambitieux » à la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad). Il est réalisable « si l'ensemble des acteurs s'en donne les moyens, juge sa présidente, Elisabeth Hubert,ancienne ministre de la Santé du gouvernement Juppé.Il faut trouver des promoteurs, des financements pour démarrer et des personnels. »

Autre volet : la création annuelle de 5 000 places d'hébergement en maisons de retraite médicalisées, qui prolonge le rythme adoptéces dernières années. « Insuffisant, il en faudrait deux fois plus », estiment tous les spécialistes qui rappellent les études faites par le commissariat général du Plan. « A cette cadence, on arrivera à peine à rattraper la dégradation du taux d'équipement rapporté au nombre de personnes très âgées, souligne Alain Villez. Cela relativise les efforts consentis pour les soins à domicile. » « Aujourd'hui,plus de 30 000 places sont déjà en attente de financement », rappelle le Synerpa.

Pour sa part, la FEHAP se réjouit de la volonté de décloisonnement entre le sanitaire et le médico-social, « maintes fois demandée,aujourd'hui reconnue [...] avec la reconnaissance d'une filière gériatrique ».

Dernière interrogation et de taille : le financement. « Augmenter le nombre de places sur le papier est une chose », commente Lucien Bouis, au nom de l'UNAF, une autre est d'en donner les moyens.« Il ne faudrait pas qu'au nom de la décentralisation, l'Etat se décharge de cette question sur les départements qui n'en peuvent plus. » Ou qu'un « nouveau plan vieillesse sans financement » se retrouve« une nouvelle fois à la charge des usagers », comme le craint la Fnadepa. Dès 2008, la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie dépensera intégralement les ressources issues de la journée de solidarité, rappelle le Synerpa. Il faudra trouver de nouvelles sources de financement. Alain Villez se déclare plus optimiste, Philippe Bas indiquant les chercher du côté du budget de la sécuritésociale... « Il faut du concret, et vite », conclut Pascal Champvert.

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