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« Les AI proposent des services autour de la personne »

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Au cours de ses deuxièmes assises, tenues les 12 et 13 mai à Bitche (Moselle), l'Union nationale des associations intermédiaires (UNAI) (1) a précisé ses projets en matière de développement des services aux personnes.Avec le double souci de conforter sa mission originelle et d'innover, précise son président, Jean-Michel Delsuc.
Pourquoi les associations intermédiaires s'intéressent-elles aux services à la personne ?

Parce que c'est déjà, et de loin, notre premier créneau. Selon les derniers chiffres du ministère, en 2004, les associations intermédiaires (AI) ont fait travailler près de 100 000 salariés auprès de particuliers. Si, au départ, le travail à domicile représentait 50 % de notre activité, cette proportion atteint aujourd'hui 80 %. Au total, les AI comptabilisent 31 millions d'heures de mise à disposition, fournies par 180 000 salariés, soit 20 000 équivalents temps plein. Il est logique que nous voulions nous inscrire dans le plan de développement des services à la personne que nous pratiquons depuis 20 ans.Notre légitimité en la matière est indiscutable.

Pourtant, vous n'avez pas été associés à la concertation lancée par le ministère...

L'insertion par l'activité économique a été la grande absente des négociations du plan de cohésion sociale. Nous nous en sommes expliqués franchement. Mais maintenant, le dialogue est noué et nous travaillons très bien avec les services de l'Agence nationale des services à la personne. Nous avons rencontré plusieurs fois son président, Laurent Hénart, qui vient aussi de participer longuement à nos assises. Nous avons le sentiment qu'il nous écoute et qu'il nous a entendus.

Qu'envisagez-vous ? De créer, vous aussi, une enseigne ?

L'idée a été évoquée un temps, mais nous y avons renoncé. Le lancement d'une plate-forme suppose toute une ingénierie et une logistique que nous n'avons pas. Et puis, avec nos 100 associations adhérentes, plus la vingtaine qui nous suit, notre réseau n'est pas suffisamment étoffé pour développer une offre nationale et multi-services. Nos assises ont conclu à la création d'un label qui nous serait propre et à un travail en partenariat avec les enseignes mises en place par les acteurs de l'économie sociale. Deux d'entre elles étaient d'ailleurs représentées à nos assises : France Domicile et Serena.

Que recouvrirait votre label ?

Nous voulons, bien sûr, garder la spécificité de nos associations, dont la mission est l'insertion sociale et professionnelle de personnes éloignées de l'emploi. Nous souhaitons continuer à accueillir un public majoritairement peu qualifié et souvent en grande difficulté sociale. Mais nous voulons aussi, chaque fois que c'est possible, aider à professionnaliser nos salariés et leur assurer une activité pérenne. A cet égard, nous souhaitons être associés à la réflexion en cours sur l'adaptation de la validation des acquis de l'expérience (VAE) aux personnes handicapées. Il faut trouver le moyen de juger, non sur des performances intellectuelles ou sur la qualité d'un dossier, mais en situation de travail, que telle personne sait tondre les pelouses, bêcher ou repasser...

Notre label précisera aussi clairement ce que nos associations proposent : souvent des services autour de la personne (jardinage, ménage, manutention, petits travaux toutes mains...) plus que des services à la personne. En clair, nous nous adressons aux ménages actifs plus qu'aux personnes âgées ou handicapées, ou alors nous nous occupons de leur jardin, pas de leur toilette ou de l'accompagnement de leur fin de vie. Ces tâches nécessitent des qualifications spécifiques qu'offrent les associations d'aide et de soins à domicile. Nous sommes complémentaires et ce sera tout l'intérêt d'un travail en commun.

Comment comptez-vous développer votre offre ?

Nous nous sommes dotés d'un outil : les Poders (programmes opérationnels de développement régional des services), qui visent notamment à organiser des partenariats avec d'autres intervenants locaux :artisans, entreprises, institutions, associations. Deux sont en cours de mise en place en Normandie et en Aquitaine. Beaucoup d'AI ont compris que, seules, elles ne peuvent pas grand-chose. Les autres, celles qui en restent à la gomme, au crayon et au splendide isolement, sont menacées. Ce n'est pas pour rien que les AI sont passées de 1 500 il y a cinq ou six ans à 850 ou 900 aujourd'hui. Par regroupement ou par...extinction.

Nous militons aussi pour une harmonisation minimale des tarifs.Certains intervenants proposent de travailler à 8 € de l'heure quand il faudrait un prix plancher à 14 €... Il faut un minimum de déontologie tarifaire.

Propos recueillis par Marie-Jo Maerel

Notes

(1)  UNAI : 9, rue du Collège - BP 93 - 10202 Bar-sur-Aube - Tél. 03 25 27 07 69.

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