Après que des membres de la Coor-dination handicap et autonomie (CHA) ont été reçus le 4 mai successivement à l'Elysée et au ministère délégué aux personnes handicapées, Philippe Bas a indiqué à l'AFP qu'un décret devrait sortir « dans les prochains jours » afin de permettre aux personnes lourdement handicapées de bénéficier d'une prise en charge améliorée. L'association dénonçait notamment « l'application arbitraire et inégalitaire » de la prestation de compensation, certains départements plafonnant à 12 heures par jour les aides accordées à des personnes en nécessitant 24 (1). « J'ai donné en février instruction à toutes les directions départementales des affaires sanitaires et sociales de veiller à ce qu'on ait le droit jusqu'à 24 heures de prestation quand on est lourdement handicapé », a indiqué le ministre, qui veut que ces instructions se traduisent désormais dans les textes. Il a également précisé qu'un dispositif de conciliation national « sera mis en place d'ici le début de l'été » pour traiter les cas locaux problématiques.
Une « avancée majeure » saluée par l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) et la FNATH (l'association des accidentés de la vie), qui rappellent que cela correspond à ce qu'elles avaient demandé. La CHA voudrait néanmoins que le gouvernement aille plus loin et réclame notamment une augmentation du taux horaire de rémunération des accompagnants plafonné à 8,07 € nets de l'heure, une clarification du rôle des aidants familiaux et des dérogations pour les adolescents. Il faut encore, pour la FNATH, que les fonds départementaux de compensation « se mettent rapidement en place dans les départements et que l'ensemble des financeurs y participent pleinement afin d'éviter tout désengagement financier ». Quant à l'Association française contre les myopathies et l'Association des paralysés de France, elles s'inquiètent d'autres retards comme ceux liés à la mise en place des maisons départementales du handicap (l'accueil se limitant dans certains départements à un numéro de téléphone) et des équipes pluridisciplinaires chargées d'évaluer les besoins de la personne ainsi que de la persistance d'autres dysfonctionnements comme ceux liés à l'attribution du complément de ressources.
(1) Voir ASH n° 2454 du 5-05-06.