Environ 10 % des personnes de 75 ans ou plus vivent dans des institutions (1). Celles-ci accueillaient, à la fin 2003, 644 000 résidents, soit 7 % de plus que dix ans auparavant.
Leur âge s'élève. 84 % ont 75 ans ou plus, 48 % ont 85 ans ou plus. Ces taux ont augmenté respectivement de cinq et quatre points en dix ans. L'âge moyen atteint 83 ans et deux mois, soit 16 mois de plus qu'en 1994. Jusqu'à l'âge de 68 ans, les hommes sont majoritaires, ensuite les femmes deviennent plus nombreuses jusqu'à représenter les trois quarts de la population accueillie.
Le vieillissement général est lié au recul de l'âge d'entrée en institution, 79 ans et deux mois en moyenne, soit 20 mois de plus qu'en 1994. Le phénomène s'explique par l'allongement de l'espérance de vie sans incapacité, sans doute aussi par l'amélioration des services à domicile.
Les résidents sont très souvent des personnes seules : 89 % de ceux entrés en 2003 n'ont pas ou plus de conjoint. Les autres ont un conjoint qui vit dans l'établissement (5 %) ou qui est resté au domicile (6%).
62 % des arrivants habitaient auparavant à leur domicile ou chez un proche, 10 % viennent d'un autre établissement d'hébergement pour personnes âgées (EHPA), 13 %d'un établissement de santé et 4 % d'un établissement psychiatrique. La trajectoire varie beaucoup selon le type d'EHPA : 85 % des personnes s'installant en logement-foyer quittent leur domicile, contre 26 % dans les unités de soins de longue durée (USLD).
Logiquement, le taux de dépendance diffère aussi selon la catégorie d'établissement. En USLD, 97 % des patients sont classés dans un GIR 1 à 4, contre 27 %dans les logements-foyers (peut-être un peu plus, la situation n'étant pas connue pour tous les résidents). Hors logements-foyers, huit résidents sur dix souffrent d'une dépendance moyenne (32 %) ou forte (47%). 86 % des résidents sont dépendants physiquement, 55 % psychiquement, 54 % cumulant les deux handicaps. Toujours hors logements-foyers, 35 % des personnes accueillies sont confinées au lit, 73 % ont besoin d'une aide, totale ou partielle, pour la toilette et l'habillage et 13 % doivent être aidées pour sortir. Ces pertes d'autonomie augmentent évidemment avec l'âge, mais elles n'épargnent pas les plus jeunes. Tout indique en effet que l'entrée en institution est de plus en plus liée à la perte d'autonomie, notamment aux perturbations de la cohérence et du comportement, et cela à tout âge. Au total, 450 000 résidents en EHPA étaient dépendants à la fin 2003, alors que le nombre de places médicalisées atteignait 363 000.
La durée moyenne des séjours est un peu inférieure à trois ans, mais recouvre une forte dispersion. Pour un quart des résidents, elle approche ou dépasse les quatre ans, et pour un autre quart, elle n'est pas allée au-delà de deux mois. A la fin 2003, l'ancienneté moyenne des résidents était d'environ quatre ans, ce mode de décompte occultant les courts séjours.
249 000 personnes sont sorties définitivement des EHPA en 2003, ce qui représente un turn over de 39 % (21 % en logement-foyer, 44 % en maison de retraite, 59 % en USLD). Le taux a été augmenté de 2 points par la canicule qui a fait les ravages que l'on sait en août 2003.63 % des départs sont en effet consécutifs à des décès, qui ont lieu, dans les trois quarts des cas, dans l'établissement lui-même. Les autres sorties sont liées à un transfert dans un autre établissement (20 %) ou à un retour vers le domicile ou celui d'un proche (17 %).
(1) « La clientèle des établissements d'hébergement pour personnes âgées - Situation au 31 décembre 2003 » - DREES - Etudes et résultats n° 485 - Disponible sur